Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de pot cylindrique. Face interneImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Fragment de pot cylindrique. Face externeImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-30 > Opération 68 > Sous-opération A > Lot 99 > Numéro de catalogue 2

Contexte(s) archéologique(s)

Palais
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'artéfact fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car il a été trouvé dans la cour face au premier palais et au deuxième palais de l'intendant, à Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de pot cylindrique, fabriqué en France entre 1600 et 1700, fait partie d'un objet servant à l'entreposage de produits solides. Ce modèle est fréquent en Nouvelle-France au XVIIe siècle.

L'objet provient d'un contexte non daté associé à la cour avant du premier ou du deuxième palais des intendants de la Nouvelle-France. Comme ce type d'objet est importé dans la colonie avant 1700, le pot a probablement été acquis, utilisé et jeté par l'un des intendants résidant au premier palais entre 1684 et 1713, soit Jacques de Meulles (1683-1686), Jean Bochart sieur de Champigny (1686-1702), François Beauharnois (1702-1705), Jacques Raudot (1705-1710) et son fils Antoine-Denis (1705-1709) ou Michel Bégon de la Picardière (1710-1724).

Le premier palais de l'intendant est aménagé à partir de la brasserie de l'intendant Jean Talon, qui est en activité de 1669 à 1675. Le palais est de nouveau agrandi vers l'est à partir de 1687, et des cages d'escaliers et des latrines extérieures sont ajoutées. La portion ancienne de l'édifice est réservée à l'intendant, à sa famille et à leurs domestiques, qui l'occupent des caves aux combles. Par la suite, une grande boulangerie est érigée perpendiculairement au palais, face à sa portion centrale. Le palais est détruit lors d'un incendie en janvier 1713, lequel épargne cependant la boulangerie.

En 1716, les ruines du palais sont récupérées pour l'édification d'un nouvel édifice servant d'entrepôts pour les marchandises du roi utilisées dans la colonie et de boulangerie : il s'agit des magasins du Roi. Les fondations, les caves, ainsi que les anciens cachots du palais y sont intégrés. L'ancienne boulangerie est convertie en bureau des magasins. Ces deux bâtiments sont détruits par un incendie en mai 1760, lors de la contre-attaque de l'armée française contre les troupes britanniques installées dans la ville.

Le second palais de l'intendant est construit de 1715 à 1719. Des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies d'une fosse maçonnée et voûtée et reliées au palais par des passerelles fermées. Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.

L'artéfact est mis au jour en 2012 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec.

Des bords de pot en grès similaire se retrouvent sur le site de l'habitation de Champlain à Québec, dans des contextes datables entre 1608 et 1688, ainsi que dans la cour du fort Saint-Louis à Québec, dans des contextes datables entre 1620 et 1660.

RÉFÉRENCES

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DÉCARIE, Louise. Le grès français de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 46. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1999. 132 p.
HÉBERT, Thérèse-Marie. Les potiers de Martincamp [Exposition juillet-octobre 2012, Musée municipal de Lillebonne]. Lillebonne, Thérèse-Marie Hébert, 2012. 96 p.
ICKOWICZ, Pierre. « Martincamp ware : a problem of attribution ». Medieval Ceramics, Journal of the Medieval pottery Research group. Vol. 17 (1993), p. 51-60.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
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MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.