Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de pot à cuire. Vue de dessusImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Fragment de pot à cuire. Face externeImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Fragment de pot à cuire. Vue de dessus en angleImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Fragment de pot à cuire. Face externe en angleImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-30 > Opération 68 > Sous-opération A > Lot 12 > Numéro de catalogue 4

Contexte(s) archéologique(s)

Palais
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'artéfact fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car il a été trouvé dans un remblai déposé dans la cour face au deuxième palais de l'intendant à Québec, lors de la pose d'un dallage vers 1750. Il témoigne de l'utilisation de cet objet par l'un des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec entre 1716 et 1759.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de pot à cuire est fabriqué entre 1700 et 1760 dans la commune de Cox, en France. Le pot à cuire est un objet servant à faire bouillir des aliments, dans le but de les attendrir. Un tel type de pot est déposé dans l'âtre, directement sur les braises ou sur un trépied permettant de l'isoler de ces dernières.

L'artéfact provient d'un remblai déposé dans la cour face au deuxième palais de l'intendant, lors de la pose d'un dallage vers 1750. Ce pot a donc pu être acquis et utilisé par l'un des intendants de la Nouvelle-France résidant au deuxième palais entre 1716 et 1759, soit Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) ou François Bigot (1748-1759).

Le premier palais de l'intendant est aménagé à partir de la brasserie de l'intendant Jean Talon, qui est en activité de 1669 à 1675. Le palais est de nouveau agrandi vers l'est à partir de 1687, et des cages d'escaliers et des latrines extérieures sont ajoutées. La portion ancienne de l'édifice est réservée à l'intendant, à sa famille et à leurs domestiques, qui l'occupent des caves aux combles. Par la suite, une grande boulangerie est érigée perpendiculairement au palais, face à sa portion centrale. Le palais est détruit lors d'un incendie en janvier 1713, lequel épargne cependant la boulangerie.

En 1716, les ruines du palais sont récupérées pour l'édification d'un nouvel édifice servant d'entrepôts pour les marchandises du roi utilisées dans la colonie et de boulangerie : il s'agit des magasins du Roi. Les fondations, les caves, ainsi que les anciens cachots du palais y sont intégrés. L'ancienne boulangerie est convertie en bureau des magasins. Ces deux bâtiments sont détruits par un incendie en mai 1760, lors de la contre-attaque de l'armée française contre les troupes britanniques installées dans la ville.

Le second palais de l'intendant est construit de 1715 à 1719. Des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies d'une fosse maçonnée et voûtée et reliées au palais par des passerelles fermées. Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.

L'artéfact est mis au jour en 2012 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec.

De nombreux pots identiques ont été découverts sur le site du château Saint-Louis, à Québec, lieu de résidence des gouverneurs de la colonie. Plusieurs d'entre eux sont associés au second mandat du comte de Frontenac (1689-1698).

RÉFÉRENCES

ALEXANDRE-BIDON, Danièle. Une archéologie du goût : céramique et consommation : Moyen Âge-temps modernes. Espaces médiévaux. Paris, Picard, 2005. 301 p.
APRIL, Julie. Rapport de fouilles archéologiques, Chantier-école de l'îlot des Palais, CeEt-30 opération 68A, 14 mai au 15 juin 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval, 2014. 67 p.
BARTON, Kenneth James et E. Ann SMITH. Terres cuites grossières provenant de la forteresse de Louisbourg/Verre datant présumément du premier siège de Louisbourg. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1981. 275 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.
MOUSSETTE, Marcel. Les terres cuites communes des maisons Estèbe et Boisseau. Collection Patrimoines, série Dossiers, 51. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 184 p.