Laboratoire d'archéologie du Québec
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Mandibule de porcin. Côté AImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Mandibule de porcin. Côté BImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 8 > Sous-opération N > Lot 6 > Numéro de catalogue 63

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La mandibule de porcin fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle témoigne de l'alimentation de l'équipage du navire « Elizabeth and Mary », qui a fait naufrage en 1690.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette mandibule de porcin est un os de la mâchoire d'un porc dont la viande a servi de nourriture en 1690. Il s'agit du côté inférieur droit de la mâchoire, dont quatre dents et la racine d'une canine fracturée sont toujours en place. L'os est fracturé à sa base et à l'extrémité.

Cette mandibule de porcin a été mise au jour en 1996 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave se situe au fond de l'anse aux Bouleaux, non loin de Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord, au Québec.

La présence d'ossements d'animaux au sein des vestiges du navire reflète une partie de l'alimentation de l'équipage, et plus particulièrement de l'alimentation des miliciens au cours de cette expédition. Certains documents attestent que l'équipage du « Elizabeth and Mary » s'est adonné à la pêche près de Gaspé et que du bétail a été réquisitionné auprès d'habitants français de ce secteur. Or, cette mandibule de porcin provient vraisemblablement des provisions de l'expédition, donc de porc salé en tonneau. En effet, si le porc pouvait être transporté par bateau et être abattu lorsque cela devenait nécessaire pour nourrir l'équipage, il est beaucoup plus fréquent de retrouver sur des navires des tonneaux de viande salée. Le porc et le boeuf sont alors les viandes les plus consommées avec le poisson.

À l'époque, il existe différentes qualités pour la préparation des viandes en tonneau. Certaines parties du porc et du boeuf sont plus tendres et délicates que d'autres. Pour le porc, les côtes constituent la partie la plus appréciée, suivie des épaules sans les pattes ainsi que de la tête sans les oreilles ni le groin. D'autres parties du porc sont aussi mises en tonneau. Toutefois, les pattes le sont rarement, puisqu'il faut limiter la quantité de gros os dans le tonneau.

RÉFÉRENCES

DUFOUR, Marie et Michèle JEAN. 1690, l'attaque de Québec... Une épave raconte. Montréal, Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2000. 78 p.
NOËL, Stéphane. Fishermen's foodways on the Petit Nord: faunal analysis of a seasonal fishing station at the Dos de Cheval site (EfAx-09), Newfoundland. Memorial University of Newfoundland, 2010. 218 p.