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Fragments de verre à pied. Côté A
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Collections archéologiques de la Ville de Québec
Collections archéologiques de la Ville de Québec
Fragments de verre à pied. Côté B
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Collections archéologiques de la Ville de Québec
Collections archéologiques de la Ville de Québec
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEt-30 > Opération 47 > Sous-opération B > Lot 15 > Numéro de catalogue 2
Contexte(s) archéologique(s)
Latrines
Palais
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
Les fragments de verre à pied font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils ont été trouvés dans la fosse maçonnée des latrines occidentales du second palais de l'intendant à Québec. Ils témoignent de l'utilisation de ce type de verrerie de table par les intendants de la Nouvelle-France établis à Québec au cours du deuxième quart du XVIIIe siècle.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Ces fragments de verre à pied sont en verre incolore. À l'époque française, ce verre sert à la consommation du vin rouge et du vin blanc, probablement aussi de liqueurs ou eaux-de-vie. Le vin rouge est de loin la boisson préférée. En raison de sa minceur, ce type de verre est désigné comme verre à la façon de Venise. Au XVIIe siècle, cette ville est réputée pour produire un verre d'une grande finesse et d'une minceur remarquable.
Les documents anciens du XVIIIe siècle montrent que les parties d'un verre sont le calice, le bouton et la patte. Les mêmes documents anciens désignent cet objet en tant que verre ou verre à boire et indiquent que le verre incolore est de cristal ou blanc. Le verre incolore est fait à base de chaux et de soude, la soude étant obtenue par la purification des cendres provenant de plantes marines. Un décolorant, généralement un oxyde métallique comme le manganèse, annule la coloration du verre causée par les impuretés présentes dans les matériaux de base.
Le verre à gerçure manque de chaux et a souvent une trop forte teneur en manganèse. Ce verre se distingue de l'habituel verre français à gerçure par l'absence caractéristique de teinte rosée.
Ce type de verre à gerçure apparaît dans la colonie au milieu du XVIIIe siècle.
Ces fragments ont été mis au jour en 2005. Ils proviennent des latrines du second palais de l'intendant à Québec, qui est construit de 1715 à 1719. Ces fragments de verre à pied pourraient être complétés par les nombreux tessons de coupes et de pieds qui ont été récoltés dans la même fosse de latrines.
Bien que cet artéfact provienne d'un contexte archéologique daté entre 1722 et 1768 environ, il est plus probable que le verre à pied ait été importé dans la colonie avant 1759, soit à l'époque durant laquelle le palais est occupé par un intendant français. Ce verre a pu être acquis et utilisé par les intendants Gilles Hocquart (1729-1748) ou François Bigot (1748-1759). Il est cependant plus probable qu'il s'agisse de Bigot, puisque ce type de verre semble être importé dans la colonie au cours des années 1750. Il demeure aussi possible que Hocquart l'ait acquis peu avant son départ de Québec. Il semble improbable que ce verre ait été acquis par des officiers de l'armée britannique logeant au palais entre 1759 et 1775, car l'Angleterre produisait déjà à cette époque une verrerie de qualité dont les formes différaient de celle produite en France.
Un tel verre à vin devait être conservé dans une des salles des caves du palais, probablement l'office. Sur les plans datés de 1715, de 1718 et de 1726, l'office se trouvait dans la partie ouest du palais, près de la fosse des latrines où sont trouvés ces fragments de verre à pied. En effet, des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies chacune d'une fosse maçonnée et voûtée et sont reliées au palais par des passerelles fermées.
Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.
Le second palais sert de résidence à quatre des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec : Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) et François Bigot (1748-1759).
À la suite de la reddition de la ville de Québec à l'armée britannique en septembre 1759, le second palais sert de quartiers à divers régiments de l'armée. L'armée britannique déserte le palais à l'automne 1775, lors du siège de Québec par les troupes américaines. Celles-ci investissent le palais pour quelque temps, avant d'en être chassées par les bombes tirées sur l'édifice par les artilleurs anglais. Le palais est alors incendié et ne sera jamais reconstruit.
Les documents anciens du XVIIIe siècle montrent que les parties d'un verre sont le calice, le bouton et la patte. Les mêmes documents anciens désignent cet objet en tant que verre ou verre à boire et indiquent que le verre incolore est de cristal ou blanc. Le verre incolore est fait à base de chaux et de soude, la soude étant obtenue par la purification des cendres provenant de plantes marines. Un décolorant, généralement un oxyde métallique comme le manganèse, annule la coloration du verre causée par les impuretés présentes dans les matériaux de base.
Le verre à gerçure manque de chaux et a souvent une trop forte teneur en manganèse. Ce verre se distingue de l'habituel verre français à gerçure par l'absence caractéristique de teinte rosée.
Ce type de verre à gerçure apparaît dans la colonie au milieu du XVIIIe siècle.
Ces fragments ont été mis au jour en 2005. Ils proviennent des latrines du second palais de l'intendant à Québec, qui est construit de 1715 à 1719. Ces fragments de verre à pied pourraient être complétés par les nombreux tessons de coupes et de pieds qui ont été récoltés dans la même fosse de latrines.
Bien que cet artéfact provienne d'un contexte archéologique daté entre 1722 et 1768 environ, il est plus probable que le verre à pied ait été importé dans la colonie avant 1759, soit à l'époque durant laquelle le palais est occupé par un intendant français. Ce verre a pu être acquis et utilisé par les intendants Gilles Hocquart (1729-1748) ou François Bigot (1748-1759). Il est cependant plus probable qu'il s'agisse de Bigot, puisque ce type de verre semble être importé dans la colonie au cours des années 1750. Il demeure aussi possible que Hocquart l'ait acquis peu avant son départ de Québec. Il semble improbable que ce verre ait été acquis par des officiers de l'armée britannique logeant au palais entre 1759 et 1775, car l'Angleterre produisait déjà à cette époque une verrerie de qualité dont les formes différaient de celle produite en France.
Un tel verre à vin devait être conservé dans une des salles des caves du palais, probablement l'office. Sur les plans datés de 1715, de 1718 et de 1726, l'office se trouvait dans la partie ouest du palais, près de la fosse des latrines où sont trouvés ces fragments de verre à pied. En effet, des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies chacune d'une fosse maçonnée et voûtée et sont reliées au palais par des passerelles fermées.
Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.
Le second palais sert de résidence à quatre des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec : Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) et François Bigot (1748-1759).
À la suite de la reddition de la ville de Québec à l'armée britannique en septembre 1759, le second palais sert de quartiers à divers régiments de l'armée. L'armée britannique déserte le palais à l'automne 1775, lors du siège de Québec par les troupes américaines. Celles-ci investissent le palais pour quelque temps, avant d'en être chassées par les bombes tirées sur l'édifice par les artilleurs anglais. Le palais est alors incendié et ne sera jamais reconstruit.
RÉFÉRENCES
AUGER, Réginald, dir., Allison BAIN, dir., Nathalie GAUDREAU, Vincent LAMBERT, Caroline MERCIER et Étienne TASCHEREAU. Site du palais de l'intendant : chantier-école de l'an 2005. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 32. Québec, CÉLAT, 2010. 546 p.
BARRELET, James. « Le verre à boire en France au XVIIIe siècle ». Cahiers de la céramique et des arts du feu. No 7 (1957), p. 100-117.
BARTON, Kenneth James et E. Ann SMITH. Terres cuites grossières provenant de la forteresse de Louisbourg/Verre datant présumément du premier siège de Louisbourg. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1981. 275 p.
BELLANGER, Jacqueline. Histoire du verre : l'aube des temps modernes, 1453-1672. Paris, Massin, 2006. 181 p.
HARRIS, Jane E. et Paul MCNALLY. Bouteilles françaises bleu-vert du XVIIIe siècle récupérées à la forteresse de Louisbourg, Nouvelle-Écosse/Le verre de table français de la forteresse de Louisbourg, Nouvelle-Écosse. Histoire et archéologie, 29. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1979. 160 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
LAPOINTE, Camille. Le verre des latrines de la maison Perthuis. Les collections archéologiques de la place Royale, 52. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1981. 206 p.
PARENT, Caroline. L'hygiène personnelle des membres de l'élite administrative française au XVIIIe siècle : étude des objets de l'hygiène contenus dans les latrines ouest du second palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) (1719-1759). Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine/Université Laval, 2011. 66 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 210461
Fragments de verre à pied
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Fragments de coupe à vin
Fragments de verre à tige
Fragments de verre à vin
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEt-30-47B15-2
Fonctions / usages
Le verre à pied sert à la consommation de boissons alcoolisées, principalement du vin.
Matériaux
Verre - verre incolore sans plomb (Français)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments > Service et consommation des boissons > Service et consommation des boissons alcoolisées
Lieu(x) de production
Europe > France > Nord
Dimensions
Diamètre extérieur : 6,9 cm
Hauteur : 2,9 cm
Longueur : 4,4 cm
Technique(s) de fabrication :
Façonné à l'aide d'outils
Soufflé
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime français (1534 à 1760)
Dates
Contexte archéologique : 1722 - vers 1768
Production : vers 1750 - vers 1800
Découverte : 2005
DESCRIPTION+
Description
Les fragments de verre à pied sont associés à un contenant destiné à la consommation de boissons alcoolisées, fabriqué entre 1750 et 1800 environ. Les fragments forment un objet en verre incolore incomplet, il ne reste que la partie supérieure de la coupe et le rebord du pied. L'artéfact mesure 2,9 cm de hauteur et 4,4 cm de longueur.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (moins de 25% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
8
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Réserve archéologique de la Ville de Québec