Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Fragments de chapelet. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de chapelet. DétailImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Détail d'une perleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue à l'horizontaleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFi-12 > Opération 2 > Sous-opération F > Lot 10 > Numéro de catalogue 151

Contexte(s) archéologique(s)

Institutionnel

Région administrative

Montérégie

MRC

Roussillon

Municipalité

La Prairie

Fonction du site

institutionnelle
religieuse
domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le chapelet fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue l'une des rares attestations d'utilisation des perles de verre sur un objet au Québec en contexte archéologique. Il a très certainement été fabriqué entièrement en Europe, puis importé au Québec. Il est en bon état de conservation et présente des perles de verre probablement de type IIa36, selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972, produites en Europe.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de chapelet sont fabriqués selon toute vraisemblance en Europe entre le XVIe et le XIXe siècle. L'objet est composé de perles de verre de type IIa36 (selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972) fabriquées par étirement. La technique de l'étirement nécessite deux personnes. Une bulle de verre est prise par une canne avec un trou au milieu. Cette bulle est soufflée, puis elle peut être trempée dans du verre fondu pour augmenter son volume ou pour lui ajouter d'autres couleurs. Une deuxième personne met une tige de fer à l'autre extrémité et les deux personnes tirent dans des directions opposées jusqu'à ce que le verre soit au diamètre voulu. Il est possible de torsader le tube de verre pendant l'étirement pour créer un motif, ou encore de faire passer le tube à travers une filière pour imprimer une forme au tube. Le tube est ensuite laissé à refroidir totalement avant d'être coupé en plusieurs morceaux pour obtenir des perles.

Il est aussi possible d'utiliser des moules ou de façonner les perles sur un marbre quand elles ne sont pas encore refroidies. Pour obtenir les formes ovale et ronde, le trou des perles est rempli de sable et de charbon de bois moulu. Placées dans un récipient métallique, les perles sont chauffées en les secouant. Ensuite, elles sont nettoyées et polies dans un sac de son. Cette technique, bien qu'artisanale, permet de fabriquer plusieurs centaines de perles par jour.

Les perles ont ensuite été assemblées grâce à des clous de métal afin de former le chapelet.

Les chapelets sont des objets de dévotion utilisés par les chrétiens depuis les débuts du christianisme, mais également par d'autres religions sous différentes formes. Ils figurent parmi les rares objets retrouvés en contexte archéologique qui attestent d'une utilisation des perles de verre sur un objet, au Québec. Certains chapelets sont retrouvés sur des sites autochtones, ce qui indique l'effort de christianisation. Il est possible qu'ils soient utilisés comme cadeau ou récompense.

L'artéfact est mis au jour en 2004 sur le site de l'hospice des Soeurs de la Providence, dans une couche d'occupation, d'incendie et de démolition de l'hospice (datée entre 1846 et 1901), à La Prairie.

En raison de la faible taille des fragments de perles retrouvés et de l'absence de médaille, il est possible que cet ensemble ne soit pas un chapelet, mais plutôt une chaîne provenant d'un bracelet, d'un collier ou d'une décoration de l'hospice des Soeurs de la Providence.

RÉFÉRENCES

DAVIAU, Marie-Hélène. Fouilles archéologiques sur le site BiFi-12 à La Prairie : Le site du manoir des jésuites ou l'hospice des soeurs. Rapport de l'intervention au site BiFi-12, opération 2, E et F. Rapport de recherche archéologique [document inédit], CELAT/MCCQ/Ville de La Prairie, 2004. 56 p.
KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.