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Bouteille à champagne. Côté A
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Collections archéologiques de la Ville de Québec
Collections archéologiques de la Ville de Québec
Bouteille à champagne. Côté B
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Collections archéologiques de la Ville de Québec
Collections archéologiques de la Ville de Québec
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEt-30 > Opération 45 > Sous-opération A > Lot 52 > Numéro de catalogue 3
Contexte(s) archéologique(s)
Latrines
Palais
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La bouteille à champagne fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été trouvée dans la fosse maçonnée des latrines occidentales du second palais de l'intendant à Québec. Elle témoigne de l'embouteillage et de la consommation du vin de qualité, notamment du champagne effervescent, par les intendants de la Nouvelle-France durant le XVIIIe siècle.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Cette bouteille à champagne est en verre de couleur vert foncé. Cette bouteille, de par sa base plus étroite que son épaule, est associée au modèle « pot de fleur » mis au point en France vers 1730.
En 1735, une proclamation du roi de France tente de normaliser et de régulariser le poids et la capacité des bouteilles afin de protéger la population des fraudes. Il est établi que les bouteilles doivent avoir un poids de 25 onces (737 grammes) et la capacité d'une chopine de France, soit 32 onces environ (900 ml). Les bouteilles d'une capacité faisant la moitié, le quart ou le double d'une chopine (900 ml) devaient avoir un format et un poids proportionnels. Cette bouteille avait une capacité estimée à 825 ml environ.
Ce type de bouteille servait à l'entreposage et au vieillissement du vin en bouteille. Cette pratique aurait débuté en Angleterre au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle avant de s'imposer sur le continent, dont la France. L'embouteillage du vin permettait non seulement d'en prolonger la durée de vie, mais aussi d'en bonifier le goût.
Le vin effervescent de Champagne est le produit le plus plausible d'avoir été conservé dans cette bouteille. Il se peut toutefois que d'autres boissons, alcoolisées ou non, y aient été conservées. Ce type de bouteille aurait été entreposé couchée sur le côté, ce qui permettait de conserver le bouchon humide, empêchant ainsi l'air de pénétrer dans la bouteille et d'en altérer le contenu. Cette bouteille aurait été fermée par un bouchon en liège d'un diamètre de 2 cm environ. Il se peut que son goulot ait été scellé au moyen de cire pour protéger le contenu du contact avec l'air ambiant et, ainsi, en assurer la préservation.
Cet artéfact provient d'un contexte archéologique daté entre 1722 et 1768 environ. La bouteille à champagne est donc importée dans la colonie à l'époque durant laquelle le palais est occupé par un intendant français. Compte tenu de sa forme, cette bouteille a pu être acquise et utilisée par les intendants Gilles Hocquart (1729-1748) ou François Bigot (1748-1759). Il est cependant plus probable qu'il s'agisse de Hocquart, comme le suggère la datation des artéfacts de l'époque française retrouvés dans le fond de la fosse des latrines.
Le plan du second palais dessiné en 1715 indique la présence, dans les caves voûtées du bâtiment, d'une cave à vin et à bière. Il se peut que cette bouteille ait été conservée longtemps, même vide, dans les caves du palais, car la réutilisation des contenants en verre pour l'embouteillage du vin était fréquente à l'époque.
La bouteille à champagne est mise au jour en 2004. Elle provient des latrines du second palais de l'intendant à Québec, qui est construit de 1715 à 1719. Des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies chacune d'une fosse maçonnée et voûtée et sont reliées au palais par des passerelles fermées.
Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.
Le second palais sert de résidence à quatre des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec : Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) et François Bigot (1748-1759).
À la suite de la reddition de la ville de Québec à l'armée britannique en septembre 1759, le second palais sert de quartiers à divers régiments de l'armée. L'armée britannique déserte le palais à l'automne 1775, lors du siège de Québec par les troupes américaines. Celles-ci investissent le palais pour quelque temps, avant d'en être chassées par les bombes tirées sur l'édifice par les artilleurs anglais. Le palais est alors incendié et ne sera jamais reconstruit.
En 1735, une proclamation du roi de France tente de normaliser et de régulariser le poids et la capacité des bouteilles afin de protéger la population des fraudes. Il est établi que les bouteilles doivent avoir un poids de 25 onces (737 grammes) et la capacité d'une chopine de France, soit 32 onces environ (900 ml). Les bouteilles d'une capacité faisant la moitié, le quart ou le double d'une chopine (900 ml) devaient avoir un format et un poids proportionnels. Cette bouteille avait une capacité estimée à 825 ml environ.
Ce type de bouteille servait à l'entreposage et au vieillissement du vin en bouteille. Cette pratique aurait débuté en Angleterre au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle avant de s'imposer sur le continent, dont la France. L'embouteillage du vin permettait non seulement d'en prolonger la durée de vie, mais aussi d'en bonifier le goût.
Le vin effervescent de Champagne est le produit le plus plausible d'avoir été conservé dans cette bouteille. Il se peut toutefois que d'autres boissons, alcoolisées ou non, y aient été conservées. Ce type de bouteille aurait été entreposé couchée sur le côté, ce qui permettait de conserver le bouchon humide, empêchant ainsi l'air de pénétrer dans la bouteille et d'en altérer le contenu. Cette bouteille aurait été fermée par un bouchon en liège d'un diamètre de 2 cm environ. Il se peut que son goulot ait été scellé au moyen de cire pour protéger le contenu du contact avec l'air ambiant et, ainsi, en assurer la préservation.
Cet artéfact provient d'un contexte archéologique daté entre 1722 et 1768 environ. La bouteille à champagne est donc importée dans la colonie à l'époque durant laquelle le palais est occupé par un intendant français. Compte tenu de sa forme, cette bouteille a pu être acquise et utilisée par les intendants Gilles Hocquart (1729-1748) ou François Bigot (1748-1759). Il est cependant plus probable qu'il s'agisse de Hocquart, comme le suggère la datation des artéfacts de l'époque française retrouvés dans le fond de la fosse des latrines.
Le plan du second palais dessiné en 1715 indique la présence, dans les caves voûtées du bâtiment, d'une cave à vin et à bière. Il se peut que cette bouteille ait été conservée longtemps, même vide, dans les caves du palais, car la réutilisation des contenants en verre pour l'embouteillage du vin était fréquente à l'époque.
La bouteille à champagne est mise au jour en 2004. Elle provient des latrines du second palais de l'intendant à Québec, qui est construit de 1715 à 1719. Des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies chacune d'une fosse maçonnée et voûtée et sont reliées au palais par des passerelles fermées.
Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.
Le second palais sert de résidence à quatre des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec : Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) et François Bigot (1748-1759).
À la suite de la reddition de la ville de Québec à l'armée britannique en septembre 1759, le second palais sert de quartiers à divers régiments de l'armée. L'armée britannique déserte le palais à l'automne 1775, lors du siège de Québec par les troupes américaines. Celles-ci investissent le palais pour quelque temps, avant d'en être chassées par les bombes tirées sur l'édifice par les artilleurs anglais. Le palais est alors incendié et ne sera jamais reconstruit.
RÉFÉRENCES
ALYLUIA, Jeanne, Pierre R. BEAUDET et Jane E. HARRIS. Récipients en verre du XVIIIe siècle, site Roma, Île-du-Prince-Édouard/Verre de bouteille recueilli dans les latrines de la réserve militaire du fort George, Ontario/Verrerie mise au jour au fort Anne en N.-É.. Histoire et archéologie, 45. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1981. 205 p.
AUGER, Réginald, dir., Allison BAIN, dir., Marie-Pier DESJARDINS, François PONTON et Marie-Annick PRÉVOST. Site du palais de l'intendant, chantier-école de l'an 2004. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 31. Québec, CÉLAT, 2010. 333 p.
BARTON, Kenneth James et E. Ann SMITH. Terres cuites grossières provenant de la forteresse de Louisbourg/Verre datant présumément du premier siège de Louisbourg. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, 1981. 275 p.
BOSSCHE, Willy Van den. Antique glass bottles : their history and evolution (1500-1850). Woodbridge, Antique Collector's Club, 2001. 439 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
LAPOINTE, Camille. Le verre des latrines de la maison Perthuis. Les collections archéologiques de la place Royale, 52. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1981. 206 p.
PARENT, Caroline. L'hygiène personnelle des membres de l'élite administrative française au XVIIIe siècle : étude des objets de l'hygiène contenus dans les latrines ouest du second palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) (1719-1759). Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine/Université Laval, 2011. 66 p.
SAVAGE, George. Glass and glassware. Londres, Octopus Books, 1973. 128 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 210223
Bouteille à champagne
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Bouteille à boisson alcoolisée de forme « pot de fleurs »
Bouteille à boisson alcoolisée effervescente
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEt-30-45A52-3
Fonctions / usages
La bouteille sert à l'alimentation, soit à la conservation et à l'entreposage des boissons alcoolisées, en particulier du vin. Elle peut aussi être employée pour le service de la boisson alcoolisée qu'elle contient.
Matériaux
Verre - verre de couleur (Transparent vert foncé français)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments > Préparation et conservation des boissons > Préparation et conservation des boissons alcoolisées
Lieu(x) de production
Europe > France
Dimensions
Diamètre de la base : 9 cm
Hauteur : 23,5 cm
Technique(s) de fabrication :
Façonné à l'aide d'outils
Soufflé au moule en creux
Période
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Le Régime français (1534 à 1760)
Dates
Contexte archéologique : 1722 - vers 1768
Production : 1730 - 1790
Découverte : 2004
DESCRIPTION+
Description
La bouteille à champagne correspond à un contenant relié à l'alimentation provenant d'un contexte archéologique daté entre 1722 et 1768 environ. La bouteille en verre de couleur vert foncé mesure 23,5 cm de hauteur et sa base a un diamètre de 9,0 cm.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Réserve archéologique de la Ville de Québec