Laboratoire d'archéologie du Québec
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Terrine. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Terrine. Vue de dessusImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Terrine. Vue de dessousImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Terrine. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Terrine. Détail de la pâteImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-101 > Opération 15 > Sous-opération C > Lot 6 > Numéro de catalogue 1468

Contexte(s) archéologique(s)

Fort

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La terrine fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été trouvée sur le site du fort de Ville-Marie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette terrine est en terre cuite commune vernissée incolore. Elle se démarque par la couleur de sa pâte et de sa glaçure ainsi que par la forme de son bord.

Cette terrine est d'origine française. Il se peut qu'elle ait été fabriquée près de Honfleur, en Normandie, port de départ des navires qui approvisionnent Québec à l'époque de Champlain, puis Ville-Marie dans les années qui suivent sa fondation. Des terrines et des jattes munies d'un bord similaire ont d'ailleurs été trouvées sur des sites de potiers de Martincamp, un hameau dans le Pays de Bray situé dans le nord-ouest de la France. Ce modèle de terrine et ses variantes ont été importés dans la colonie entre 1608 et les années 1650 environ.

La terrine remplit plusieurs fonctions liées à la préparation et à la consommation des aliments. Elle sert notamment à l'écrémage du lait. La glaçure imperméabilise la paroi interne de l'objet, empêchant le liquide du contenu d'être absorbé par la paroi. Les traces de glaçure verte visibles sur la paroi externe de la terrine sont probablement accidentelles. Elles proviendraient d'objets couverts de glaçure verte enfournés au même moment que la terrine, alors que leur glaçure verte était encore liquide. La présence de cette glaçure verte sur la terrine atteste que l'atelier de poterie produisait simultanément des objets en terre cuite enduits de glaçure incolore et de glaçure verte.

Cette terrine a été trouvée en 2014 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie. Le contexte archéologique de cet artéfact semble postérieur à 1665, mais il demeure possible que la terrine ait été utilisée à l'époque du fort. Le terme « terrine » est en usage à l'époque du fort de Ville-Marie.

La terrine est cassée en de nombreux fragments, comme l'indique le petit format des tessons trouvés. Cette grande fragmentation semble volontaire, car une terrine en terre cuite vernissée offre habituellement une certaine résistance.

Quelques terrines similaires en terre cuite commune vernissée ont été trouvées sur le site du fort de Ville-Marie. Des terrines similaires en terre cuite commune vernissée ont également été découvertes dans la cour du fort Saint-Louis à Québec, dans un contexte daté entre 1620 et 1629. Toutefois, les terrines qui présentent la même pâte ont un bord différent, rabattu vers l'extérieur, alors que celles qui ont un bord semblable à celle-ci sont faites d'une pâte rouge. La présente terrine semble être un amalgame des deux types de terrines trouvées à Québec.

RÉFÉRENCES

Ethnoscop inc. Domaine de Callière / Fort Ville-Marie. 214, Place d'Youville (BjFj-101). Fouilles archéologiques 2014. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal/Ville de Montréal/MCCQ, 2015. 105 p.
GUIMONT, Jacques. La petite ferme du Cap Tourmente, un établissement agricole tricentenaire : de la ferme de Champlain aux grandes volées d'oies. Sillery, Septentrion, 1996. 230 p.
HÉBERT, Thérèse-Marie. Les potiers de Martincamp [Exposition juillet-octobre 2012, Musée municipal de Lillebonne]. Lillebonne, Thérèse-Marie Hébert, 2012. 96 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Analyse de la collection archéologique pour fins d’interprétation, site BjFj-101, Fort de Ville-Marie / Domaine de Callière. [Document inédit], Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2015. 107 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.