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Plaque de bague dite « jésuite ». Dessus
Photo : Daphnée Bouchard 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) MRC de Roussillon
Plaque de bague dite « jésuite ». Dessous
Photo : Daphnée Bouchard 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) MRC de Roussillon
Plaque de bague dite « jésuite ». Détail du décor
Photo : Daphnée Bouchard 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) MRC de Roussillon
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
BiFi-23 > Opération 2 > Sous-opération B > Lot 17 > Numéro de catalogue 175
Contexte(s) archéologique(s)
Commercial
Domestique
Habitation, maison
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La plaque de bague dite « jésuite » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative du type stylistique « monogramme marial ». Elle a aussi été choisie en raison de son contexte archéologique de découverte, soit sur un site témoignant à la fois d'une occupation domestique et de l'entreposage de matériel de traite par un particulier.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La plaque de bague dite « jésuite » est confectionnée dans un alliage de laiton à fort titre de zinc. Cet alliage se caractérise par une couleur dorée tirant sur le jaune et le jaune verdâtre. Elle est associée au type des bagues découpées-assemblées à décor gravé. Importé de France, ce type de bague aurait transité par le port commercial de Bordeaux. Ce port commence à armer régulièrement des navires pour le Canada en 1671 et domine les échanges durant les deux dernières décennies du Régime français (vers 1740-vers 1760).
La mise en forme de la bague combine plusieurs techniques pour fabriquer la plaque et l'anneau, puis pour les assembler. La fabrication de la plaque s'effectue à partir d'une grande plaque de métal dans laquelle une petite plaque ovale est découpée à la scie. La fabrication de l'anneau débute par la confection d'un fil. Celui-ci est obtenu en coulant une tige de métal dans une lingotière, puis en l'étirant par martelage ou par tréfilage à la filière. Le fil est ensuite courbé par pliage à l'aide d'une pince à mâchoires cylindriques ou par martelage sur un triboulet. La dernière étape consiste à assembler la plaque et l'anneau par brasage.
La technique de décoration utilisée est la gravure. Celle-ci consiste à entamer la surface du métal à l'aide d'un outil tranchant, comme un burin ou une pointe-sèche.
Le décor de cet artéfact, représentant un monogramme marial formé des lettres « M » et « A », possède une connotation religieuse ou magico-religieuse. La Vierge est une figure importante de la religion catholique des XVIIe et XVIIIe siècles. Considérée comme la médiatrice par excellence pour accéder au Christ et à Dieu, elle est présentée aux fidèles comme la nouvelle Ève, qui a lavé le péché originel en mettant au monde Jésus. La piété populaire trouve en Marie la plus puissante des protectrices en raison de son lien privilégié avec Dieu et Jésus. Elle est plus particulièrement associée à la protection de l'enfance et de la maternité. La tradition en fait une véritable déesse de fertilité que les femmes implorent pour obtenir la grâce d'être mère. En signe de dévotion, nombreuses sont les femmes qui portent sur elles des objets religieux et des bijoux ornés du monogramme marial. Plusieurs le font aussi pour s'attirer ses bonnes grâces durant leur grossesse et leur accouchement.
En Nouvelle-France, la bague dite « jésuite » est un objet de parure porté à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.
Cette bague, dont l'anneau est manquant, est mise au jour en 2000 dans le stationnement de l'Hôtel Tourist, à La Prairie. Elle provient d'une couche de sol témoignant de l'occupation d'un ouvrage semi-souterrain. Celui-ci servait à des fins domestiques, mais aussi à l'entreposage de matériel de traite (vers 1667-vers 1734). Ce type de bague fait son apparition sur les sites archéologiques nord-américains après 1650 et perdure jusque vers 1770-1780.
En 2018, elle fait partie de l'exposition permanente du Musée d'archéologie de Roussillon.
La mise en forme de la bague combine plusieurs techniques pour fabriquer la plaque et l'anneau, puis pour les assembler. La fabrication de la plaque s'effectue à partir d'une grande plaque de métal dans laquelle une petite plaque ovale est découpée à la scie. La fabrication de l'anneau débute par la confection d'un fil. Celui-ci est obtenu en coulant une tige de métal dans une lingotière, puis en l'étirant par martelage ou par tréfilage à la filière. Le fil est ensuite courbé par pliage à l'aide d'une pince à mâchoires cylindriques ou par martelage sur un triboulet. La dernière étape consiste à assembler la plaque et l'anneau par brasage.
La technique de décoration utilisée est la gravure. Celle-ci consiste à entamer la surface du métal à l'aide d'un outil tranchant, comme un burin ou une pointe-sèche.
Le décor de cet artéfact, représentant un monogramme marial formé des lettres « M » et « A », possède une connotation religieuse ou magico-religieuse. La Vierge est une figure importante de la religion catholique des XVIIe et XVIIIe siècles. Considérée comme la médiatrice par excellence pour accéder au Christ et à Dieu, elle est présentée aux fidèles comme la nouvelle Ève, qui a lavé le péché originel en mettant au monde Jésus. La piété populaire trouve en Marie la plus puissante des protectrices en raison de son lien privilégié avec Dieu et Jésus. Elle est plus particulièrement associée à la protection de l'enfance et de la maternité. La tradition en fait une véritable déesse de fertilité que les femmes implorent pour obtenir la grâce d'être mère. En signe de dévotion, nombreuses sont les femmes qui portent sur elles des objets religieux et des bijoux ornés du monogramme marial. Plusieurs le font aussi pour s'attirer ses bonnes grâces durant leur grossesse et leur accouchement.
En Nouvelle-France, la bague dite « jésuite » est un objet de parure porté à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.
Cette bague, dont l'anneau est manquant, est mise au jour en 2000 dans le stationnement de l'Hôtel Tourist, à La Prairie. Elle provient d'une couche de sol témoignant de l'occupation d'un ouvrage semi-souterrain. Celui-ci servait à des fins domestiques, mais aussi à l'entreposage de matériel de traite (vers 1667-vers 1734). Ce type de bague fait son apparition sur les sites archéologiques nord-américains après 1650 et perdure jusque vers 1770-1780.
En 2018, elle fait partie de l'exposition permanente du Musée d'archéologie de Roussillon.
RÉFÉRENCES
MERCIER, Caroline. « "Jesuit" Rings in Trade Exchanges Between France and New France: Contribution of a Technological Typology to Identifying Supply and Distribution Networks ». Northeast Historical Archaeology. Vol. 40 (2011), p. 21-42.
MERCIER, Caroline. Bijoux de pacotille ou objets de piété? : les bagues dites « jésuites » revisitées à partir des collections archéologiques du Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 34. Québec, Célat, 2012. 234 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 210021
Plaque de bague dite « jésuite »
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Plaque de bague de Jésuite
Plaque de bague jésuite
Numéro(s)
Numéro archéologique : BiFi-23-2B17-175
Autres numéros
Numéro d'accession : BiFi-23-2B17-175
Fonctions / usages
La bague dite « jésuite » est un objet de parure porté en Nouvelle-France à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.
Matériaux
Métal - métaux et alliages cuivreux (Laiton)
Classification(s)
Objets personnels > Parure
Lieu(x) de production
Europe > France
Dimensions
Épaisseur, Plaque (Mesurée / subsistant) : 0,25 cm
Hauteur, Plaque (Mesurée / subsistant) : 1,4 cm
Largeur, Plaque (Mesurée / subsistant) : 1,33 cm
Poids, Plaque (Mesurée / subsistant) : 1 g
Technique(s) de fabrication :
Brasure
Courbé
Découpé
Limé
Martelé
Inscription(s)
Sur la plaque : M (et) A (juxtaposées)
Technique de décoration
Gravé
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime français (1534 à 1760)
Dates
Typologie : après 1650 - avant 1780
Contexte archéologique : après 1667 - avant 1734
Découverte : 2000
DESCRIPTION+
Description
La plaque de bague dite « jésuite » est un objet de parure en usage entre le milieu du XVIIe siècle et le troisième quart du XVIIIe siècle. La plaque en laiton de forme ovale mesure 1,33 cm de largeur, 1,40 cm de hauteur et 0,25 cm d'épaisseur. Le décor de la plaque représente un monogramme marial formé des lettres « M » et « A » juxtaposées. L'anneau est manquant.
Type de fabrication
Artisanal
Représentation iconographique
Monogramme marial
Intégrité
Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Musée d'archéologie de Roussillon