Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pierre à pistolet. Face AImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à pistolet. Face BImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-101 > Opération 15 > Sous-opération B > Lot 14 > Numéro de catalogue 1374

Contexte(s) archéologique(s)

Fort

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pierre à pistolet fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été trouvée sur le site du fort de Ville-Marie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette pierre à pistolet est fabriquée en France, dans le département du Loir-et-Cher. Il s'agit d'une petite pièce en silex brun foncé, veiné gris et blanc grisâtre, de forme rectangulaire. La pierre a probablement été taillée sur lame.

La technique de taille sur lame est une spécialité française longtemps gardée secrète. Encore au XVIIIe siècle, des armées étrangères, comme l'armée anglaise, commandent des pierres « à la française », donc taillées sur lame. Cette technique de fabrication consiste d'abord à sélectionner un silex homogène, sans fracturation, qui est ensuite débarrassé de sa gangue crayeuse au moyen de coups nets appliqués par un percuteur dur. De ce nucléus sont débitées des lames, qui sont ensuite fracturées en segments. Seul le segment central est conservé. Les bords du segment sont alors retouchés avec un petit percuteur ou un outil pour en faire une pierre à fusil. La pierre taillée sur lame est considérée comme étant de qualité supérieure. Elle est conçue pour tenir avec plus de stabilité entre les mâchoires du chien de la platine.

À l'époque de la Nouvelle-France, les pierres en silex, à pistolet et à fusil, sont expédiées dans la colonie depuis la France dans des caisses en bois. Un contenant en bois peut contenir plus d'un millier de pierres.

La pierre à fusil ou à pistolet est une pièce du mécanisme d'une arme à feu. Insérée dans les mâchoires du chien de la platine à silex, elle produit une étincelle par percussion sur une petite pièce d'acier et déclenche ainsi la mise à feu de l'arme. Le petit format de cette pierre permet de l'associer à un pistolet.

Cette pierre à pistolet a été mise au jour en 2014 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie. Le contexte archéologique de l'objet semble postérieur à 1665, mais il demeure possible qu'il ait été utilisé à l'époque du fort.

Tant les soldats que les civils établis au fort de Ville-Marie peuvent posséder des pistolets. Le pistolet est une arme de guerre utilisée pour les combats rapprochés, généralement lors du corps à corps ou pour assurer sa retraite. Il s'agit d'une arme personnelle, qui est souvent portée sur soi, glissée entre un ceinturon et le corps. Les pistolets sont souvent portés en paire, afin d'augmenter les chances de survie du tireur.

Des balles et un canon de pistolet ont été trouvés sur le site du fort de Ville-Marie, dans un contexte contemporain de cette pierre. Les pierres à pistolet sont rares sur les sites archéologiques français du XVIIe siècle au Québec.

RÉFÉRENCES

BRUSETH, James E. et Toni S. TURNER. From a watery grave : the discovery and excavation of La Salle's shipwreck, La Belle. College Station, A&M University Press, 2005. 159 p.
Ethnoscop inc. Domaine de Callière / Fort Ville-Marie. 214, Place d'Youville (BjFj-101). Fouilles archéologiques 2014. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Pointe-à-Callière, musée d'archéologie et d'histoire de Montréal/Ville de Montréal/MCCQ, 2015. 105 p.
HAMILTON, T.M. Colonial Frontier Guns. Union City, Pioneer Press, 1987. 176 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Analyse de la collection archéologique pour fins d’interprétation, site BjFj-101, Fort de Ville-Marie / Domaine de Callière. [Document inédit], Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2015. 107 p.