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Balle ou chevrotine. Vue générale
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
LOCALISATION
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
BjFj-101 > Opération 13 > Sous-opération D > Lot 15 > Numéro de catalogue 1492
Contexte(s) archéologique(s)
Cour intérieure
Fort
Région administrative
Montréal
MRC
Montréal
Municipalité
Montréal
Fonction du site
commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La balle ou chevrotine fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été trouvée dans la cour intérieure du fort de Ville-Marie.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Cette balle ou chevrotine a probablement été coulée à partir de plomb pur et a été moulée dans un moule portatif en deux parties. Le renflement visible en surface de la balle provient du jet de coulée, qui témoigne du moulage de la balle dans un moule. Une fois la balle moulée et le plomb refroidi, le jet de coulée est coupé au moyen d'une pince coupante. Une petite portion de la base du jet de coulée est laissée sur la balle lors de cette opération. La présence de ce renflement indique que la base du jet n'a pas été limée une fois celui-ci coupé. Cette balle ne semble pas avoir été tirée, ou du moins ne paraît pas avoir frappé une cible dure, car elle n'est pas déformée.
À cette époque, les balles ne sont pas identifiées par leur diamètre, mais par le nombre de balles nécessaires pour atteindre le poids d'une livre. Cette balle de 11 mm aurait été considérée comme de calibre 52, 56 ou 60, puisque 52, 56 ou 60 balles sont nécessaires pour obtenir une livre.
La balle a pu être envoyée déjà moulée en Amérique depuis l'Europe. Les quantités de balles moulées envoyées dans la colonie depuis la France se calculent alors selon le poids total des envois, en livres. Les balles sont expédiées dans de petits barils en bois, chacun en renfermant plusieurs milliers. Les soldats et les Autochtones semblent utiliser ces balles déjà moulées, fournies et expédiées par le roi de France, alors que les civils doivent mouler eux-mêmes leurs balles, à partir de plomb expédié depuis la France. À l'époque, le plomb est envoyé dans la colonie sous la forme de feuilles ou de lingots.
Cette balle ou chevrotine a été mise au jour en 2012 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665 à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie.
Il est possible que cette balle ait été perdue dans le fort par les soldats qui le protégeaient. Il se peut aussi que cette balle ait été tirée de l'extérieur du fort à l'intérieur de ce dernier par des Autochtones qui venaient escarmoucher. La balle aurait ainsi manqué sa cible et serait tombée sur le champ de parade. De nombreuses balles de divers calibres ont d'ailleurs été trouvées par les archéologues à l'intérieur du fort de Ville-Marie.
Si cette balle a été tirée à l'intérieur du fort depuis l'extérieur, elle l'a probablement été par des Iroquois, en guerre contre les Français à l'époque. Les Iroquois sont alors le plus souvent pourvus en armes et en munitions par les Hollandais établis à Albany et à Orange, aux États-Unis actuels.
Le diamètre de cette balle permet plutôt de la considérer comme un projectile pour la chasse. Il se pourrait que cette balle de petit calibre ait été placée avec une autre similaire dans le canon d'une arme à feu, afin d'augmenter leur potentiel létal, de combler l'âme du canon et ainsi en réduire le vent.
Il est aussi possible que cette balle ait été un projectile de pistolet, bien que celui qui a été trouvé sur le site du fort de Ville-Marie et dans un contexte contemporain de cette balle soit d'un calibre inférieur (1,0 cm). S'il s'agit bien d'une balle de pistolet, il est plus probable qu'elle ait été perdue dans le fort que tirée à l'intérieur du fort, car le pistolet est une arme utilisée pour les combats rapprochés, généralement lors du corps à corps ou pour assurer sa retraite.
À cette époque, les balles ne sont pas identifiées par leur diamètre, mais par le nombre de balles nécessaires pour atteindre le poids d'une livre. Cette balle de 11 mm aurait été considérée comme de calibre 52, 56 ou 60, puisque 52, 56 ou 60 balles sont nécessaires pour obtenir une livre.
La balle a pu être envoyée déjà moulée en Amérique depuis l'Europe. Les quantités de balles moulées envoyées dans la colonie depuis la France se calculent alors selon le poids total des envois, en livres. Les balles sont expédiées dans de petits barils en bois, chacun en renfermant plusieurs milliers. Les soldats et les Autochtones semblent utiliser ces balles déjà moulées, fournies et expédiées par le roi de France, alors que les civils doivent mouler eux-mêmes leurs balles, à partir de plomb expédié depuis la France. À l'époque, le plomb est envoyé dans la colonie sous la forme de feuilles ou de lingots.
Cette balle ou chevrotine a été mise au jour en 2012 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665 à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie.
Il est possible que cette balle ait été perdue dans le fort par les soldats qui le protégeaient. Il se peut aussi que cette balle ait été tirée de l'extérieur du fort à l'intérieur de ce dernier par des Autochtones qui venaient escarmoucher. La balle aurait ainsi manqué sa cible et serait tombée sur le champ de parade. De nombreuses balles de divers calibres ont d'ailleurs été trouvées par les archéologues à l'intérieur du fort de Ville-Marie.
Si cette balle a été tirée à l'intérieur du fort depuis l'extérieur, elle l'a probablement été par des Iroquois, en guerre contre les Français à l'époque. Les Iroquois sont alors le plus souvent pourvus en armes et en munitions par les Hollandais établis à Albany et à Orange, aux États-Unis actuels.
Le diamètre de cette balle permet plutôt de la considérer comme un projectile pour la chasse. Il se pourrait que cette balle de petit calibre ait été placée avec une autre similaire dans le canon d'une arme à feu, afin d'augmenter leur potentiel létal, de combler l'âme du canon et ainsi en réduire le vent.
Il est aussi possible que cette balle ait été un projectile de pistolet, bien que celui qui a été trouvé sur le site du fort de Ville-Marie et dans un contexte contemporain de cette balle soit d'un calibre inférieur (1,0 cm). S'il s'agit bien d'une balle de pistolet, il est plus probable qu'elle ait été perdue dans le fort que tirée à l'intérieur du fort, car le pistolet est une arme utilisée pour les combats rapprochés, généralement lors du corps à corps ou pour assurer sa retraite.
RÉFÉRENCES
BÉLANGER, Christian, dir., Brad LOEWEN, dir., Justine BOURGUIGNON-TÉTREAULT et Alex LEFRANÇOIS-LEDUC. Fouilles archéologiques sur le site du Domaine de Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d'activités, intervention de 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCCQ/Ville de Montréal/Pointe-à-Callière/Université de Montréal, 2013. 157 p.
BRUSETH, James E. et Toni S. TURNER. From a watery grave : the discovery and excavation of La Salle's shipwreck, La Belle. College Station, A&M University Press, 2005. 159 p.
HAMILTON, T.M. Colonial Frontier Guns. Union City, Pioneer Press, 1987. 176 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Analyse de la collection archéologique pour fins d’interprétation, site BjFj-101, Fort de Ville-Marie / Domaine de Callière. [Document inédit], Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2015. 107 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 209910
Balle ou chevrotine
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Balle sphérique
Plomb de chasse
Numéro(s)
Numéro archéologique : BjFj-101-13D15-1492
Fonctions / usages
La balle ou chevrotine est utilisée comme projectile pour la guerre ou la chasse au gros gibier. Elle peut être chargée avec une balle ou quelques autres balles du même calibre dans une arme d'épaule, comme une arquebuse à rouet, un mousquet à mèche ou un fusil à silex.
Matériaux
Métal - métaux et alliages plombifères (Plomb)
Classification(s)
Outils et équipement de science et technologie > Armement : arme à feu > Munition
Dimensions
Diamètre extérieur : 1,1 cm
Technique(s) de fabrication :
Moulé
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime français (1534 à 1760)
Dates
Contexte archéologique : après 1643 - avant 1665
Découverte : 2012
DESCRIPTION+
Description
La balle ou chevrotine est une munition et provient d'un contexte archéologique daté entre 1643 et 1665. Elle est en plomb et mesure 1,1 cm de diamètre. Elle est de forme sphérique.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal