Le jeton fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il constitue un exemple de jeton de type Tiffin daté de 1812 et destiné au Bas-Canada.

Ce jeton en cuivre est frappé vers 1832 en Angleterre. Il s'agit d'un jeton anonyme de type Tiffin, ou d'une imitation de ce type. Vers 1832, une bonne quantité de pièces en cuivre d'un demi-penny sont importées d'Angleterre par un épicier montréalais du nom de Joseph Tiffin. Ces pièces sont des copies de jetons anonymes frappés par le fabricant Thomas Halliday en 1812 et en 1813 pour le marché britannique. Bien qu'ils aient été produits au début des années 1830, les jetons de type Tiffin affichent l'effigie de Georges III (1738-1820) et le millésime 1812 afin de contourner la loi de 1825 interdisant l'importation de jetons privés ou anonymes. Peu après l'émission de ces pièces, de nombreuses imitations légères, tant en cuivre qu'en laiton, apparaissent dans la vallée du Saint-Laurent entre 1832 et 1836. Certaines de ces imitations pourraient être de fabrication locale.

Mesurant 2,9 cm de diamètre, ce jeton est frappé à la presse selon une technique semi-industrielle. Il affiche à l'avers le buste de Georges III et au revers, une figure allégorique du commerce. Cette figure consiste en la représentation d'un personnage féminin assis, drapé et tourné vers la gauche, ayant un ballot à ses pieds et tenant une corne d'abondance de la main gauche et une balance à fléau de la main droite. Cette figure donne parfois lieu à diverses interprétations, certains l'associant plutôt à l'allégorie de la justice ou à la figure allégorique Britannia.

Le jeton est un disque circulaire plat, généralement en métal, employé en remplacement de la monnaie et émis par une entité privée. Il est utilisé comme moyen d'échange et de paiement.

Ce jeton a été mis au jour en 1988 lors de fouilles sur le site de la place Royale, dans le Vieux-Montréal. Il provient d'un dépôt archéologique associé à la maison Bagg.