Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bague dite « jésuite ». FaceImage
Photo : François Gignac 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bague dite « jésuite ». Vue généraleImage
Photo : François Gignac 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bague dite « jésuite ». DétailImage
Photo : François Gignac 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-101 > Opération 13 > Sous-opération G > Lot 35 > Numéro de catalogue 1216

Contexte(s) archéologique(s)

Démolition
Dépotoir
Fort

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bague dite « jésuite » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été trouvée sur le site du fort de Ville-Marie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette bague dite « jésuite » en cuivre est fabriquée en France. La bague est faite d'une plaque octogonale et d'un anneau, les deux parties étant soudées ensemble. La plaque est ornée d'un décor estampé sur sa face, qui est constitué d'un « L » encadrant un coeur vertical vu de face. L'anneau présente, de part et d'autre de la plaque, des cannelures moulées en relief dans le sens de la largeur. Les cannelures sont de formats différents, décroissant en s'éloignant de la plaque.

Le modèle de décor de cette bague, plutôt rare, est connu sous l'expression « L et coeur » ou « L-Heart ». Compte tenu de son motif à caractère profane et à symbolique amoureuse, il se peut que cette bague ait été portée par une femme. Cette dernière a pu être tant d'origine française qu'autochtone.

Ce type de bague a longtemps été désigné comme « bague de jésuites ». En effet, au XVIIe siècle, cette bague est offerte par les pères jésuites aux Autochtones baptisés qui savent réciter parfaitement les prières essentielles du culte catholique, afin de les récompenser. Ce type de bague est aussi porté au doigt comme parure par des Françaises, dans un contexte profane.

Cet artéfact a été mis au jour en 2014 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie. Le contexte archéologique de l'objet semble postérieur à 1665, mais il demeure possible qu'il ait été utilisé à l'époque du fort. Il s'agit de la seule bague de ce type trouvée sur le site du fort. La bague a probablement été jetée après le bris de son anneau.

Une bague de ce type et portant le même décor a été découverte sur le site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain, à Québec. L'objet aurait été fabriqué entre 1608 et 1624. Une autre bague ornée d'un décor similaire a été trouvée en Pennsylvanie, aux États-Unis, mais son contexte de découverte est inconnu.

RÉFÉRENCES

BÉLANGER, Christian, dir., Brad LOEWEN, dir., Tiziana GALLO et Mélanie JOHNSON GERVAIS. Fouilles archéologiques sur le site de l'Îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d'activités - Intervention de 2014. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCC/Ville de Montréal/Pointe-à-Callière/Université de Montréal, 2015. 157 p.
DESJARDINS, Pauline et Geneviève DUGUAY. Pointe-à-Callière. L'aventure montréalaise. Montréal / Sillery, Vieux-Port de Montréal / Septentrion, 1992. 134 p.
MERCIER, Caroline. Bijoux de pacotille ou objets de piété? : les bagues dites « jésuites » revisitées à partir des collections archéologiques du Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 34. Québec, Célat, 2012. 234 p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.