Laboratoire d'archéologie du Québec
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Monnaie. AversImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Monnaie. ReversImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 12 > Sous-opération N > Lot 2 > Numéro de catalogue 25

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La monnaie fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'un rare exemple de la toute première monnaie frappée dans les colonies britanniques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette monnaie en argent est frappée entre 1667 et 1682 dans l'atelier de John Hull et Robert Sanderson à Boston, aux États-Unis. L'avers de la pièce affiche un pin, produit d'exportation important du Massachusetts vers la métropole pour les besoins de la construction navale britannique, surtout pour la fabrication de mâts. Sur le revers, la date de 1652 fait référence à l'année au cours de laquelle la Cour de Boston a autorisé la frappe de monnaie dans la colonie. Cette pièce associée au type « Pine Tree Penny » a sans doute été frappée entre 1667 et 1682. En effet, le motif du pin apparaît en 1667 sur ces pièces et disparaît en 1682 lorsque le droit de frapper la monnaie en Nouvelle-Angleterre est révoqué.

Cette pièce de un shilling constitue un exemple de la toute première monnaie frappée dans les colonies britanniques. John Hull et Robert Sanderson, deux colons du Massachusetts, ont produit des shillings, des « six pences » et des « three pences » de 1652 à 1682. Cette monnaie avait cours légal au Massachusetts, mais aussi plus largement dans les Caraïbes et dans le nord-est américain. Presque toutes les pièces qu'ils ont produites portent la date de 1652, peut-être afin d'éviter des représailles de la Couronne d'Angleterre. De fait, le frappage de la monnaie est alors une prérogative royale et aucune colonie ne peut se prévaloir de ce droit sans autorisation formelle de la Couronne. Or, les Bostonnais auraient possiblement négocié une telle entente avec Londres pendant l'exil du roi Charles II (1630-1685) en 1651. La Cour de Boston autorise la frappe de monnaie le 11 juin 1652. À cette époque, la frappe de monnaie dans la colonie répond à un manque de liquidités puisque la métropole ne peut en fournir davantage.

La monnaie est une pièce de métal de forme circulaire, frappée sur l'avers et le revers d'une empreinte propre à l'autorité qui l'émet. Elle est utilisée comme moyen d'échange et de paiement dans le commerce. Les monnaies ont des valeurs différentes selon la nature de la matière première employée et du titre qui leur est accordé.

Cette monnaie a été mise au jour en 1996 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave se situe au fond de l'anse aux Bouleaux, non loin de Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord, au Québec.

RÉFÉRENCES

NOE, Sydney Philip. Pine Tree Coinage of Massachusetts. Numismatic Notes and Monographs, 125. New York, American Numismatic Society, 1952. 48 p.