Laboratoire d'archéologie du Québec
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Cachet sur bague. Côté AImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cachet sur bague. Côté BImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 12 > Sous-opération M > Lot 5 > Numéro de catalogue 45

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le cachet sur bague fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'un objet unique au sein de la collection.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le cachet sur bague est formé d'un anneau fracturé et replié sur lui-même. Ce dernier est fixé à un disque ovoïde orné d'un motif de fleur de lys. Ce motif, en négatif, est situé à l'intérieur d'un cercle perlé. L'anneau comporte aussi un motif perlé sur toute sa longueur, sur la face extérieure. L'objet est en étain.

Les cachets sur bague sont souvent faits de « cire-laque » (ou « cire d'Espagne »), un matériau très cassant. Le cachet est appliqué sur la cire chaude, fondue à la chandelle. Le cachet de cire est l'équivalent d'une signature. Les cachets sont des objets personnalisés qui permettent d'authentifier l'auteur des documents et des missives. Ce cachet sur bague permet de produire en relief une fleur de lys entourée de perles.

La fleur de lys est un emblème, un symbole, souvent associé à la France depuis l'époque des Capétiens au Moyen Âge. Dans l'histoire héraldique, la fleur de lys est pourtant bien présente dans les armoiries des rois et des reines d'Angleterre depuis le règne d'Édouard III avec ses prétentions sur le royaume de France au XIVe siècle. Dans les environs de 1690, les armoiries royales comportent toujours plusieurs fleurs de lys. Ce n'est qu'en 1801, avec l'Acte d'Union qui fait entrer l'Irlande dans le Royaume-Uni, que le roi George III, qui renonce à la prétention au trône de France, apporte des modifications aux armes royales et en retire la fleur de lys.

Cet artéfact est découvert en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord. Ce siège, entrepris en octobre 1690 par les autorités coloniales du Massachusetts, se solde par un échec de la flotte anglaise.

Le motif fleurdelisé de ce cachet sur bague soulève plusieurs questions quant à la provenance de l'objet. Quelques mois avant d'entreprendre l'attaque sur Québec, Phips a mené des attaques contre les forts Pentagouët, Pesmaquody et Port-Royal. Les trois établissements français se sont rendus l'un après l'autre et Phips et son équipage se sont adonnés au pillage et à la destruction. Ce cachet faisait alors peut-être partie du butin.

RÉFÉRENCES

BERNIER, Marc-André, dir. L'épave du Elizabeth and Mary (1690). Fouilles archéologiques : Rapport d'activités 1997. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2008. 64 p.