Laboratoire d'archéologie du Québec
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Chope. Faces externesImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chope. Faces internesImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chope. Base, vue de profilImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chope. Base, face interneImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chope. Base, face externeImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Numéro de catalogue Vase 24

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La chope fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est associée à l'épave du navire Elizabeth and Mary (1690), site sur lequel elle a été trouvée lors des fouilles subaquatiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette chope en céramique est fabriquée en Angleterre avant 1690. L'artéfact est composé de quatre fragments, dont trois sont jointifs, constituant une partie de la base et de la paroi de l'objet. La pâte beige jaunâtre est recouverte d'un engobe rouge, lui-même couvert d'un engobe blanc qui a été gratté avec un outil, puis d'une glaçure transparente. Le peignage de l'engobe produit des motifs de style « mille-feuille ». La chope est un contenant utilisé pour la consommation de boissons froides ou tempérées, et notamment de la bière.

Ce type de céramique est nommé par les chercheurs « Staffordshire slipware », car elle a été mise au point dans cette région de l'Angleterre. Les objets de ce type font leur apparition au cours des dernières décennies du XVIIe siècle en Angleterre et, dans de rares cas, dans les colonies françaises en Amérique du Nord. Les formes produites dans ces ateliers sont peu variées et servent principalement pour la consommation des boissons, sans doute alcoolisées, et la cuisson des pâtés : chopes, tasses et tasses à posset « Posset pots », plats à cuisson, assiettes à cuisson.

Une telle chope présente un fond plat circulaire et une paroi pansue surmontée d'un col cylindrique qui se termine par un bord droit. Elle est pourvue d'une anse verticale, qui joint le bord et la paroi à mi-hauteur. La chope mesure 12,5 cm de hauteur. Ce type de décor peigné sur une chope date de la fin du XVIIe siècle.

Puisque la Nouvelle-Angleterre entretient des liens commerciaux étroits avec sa métropole, des céramiques de ce type se retrouvent rapidement aux mains des habitants de la région de Boston. Au Québec, celles-ci sont généralement associées à des contextes archéologiques plus tardifs, c'est-à-dire aux années 1730 à 1780. Une tasse provenant du Staffordshire a toutefois été retrouvée sur le site du château Saint-Louis dans un remblai déposé au cours des années 1690 et associé au gouverneur de Frontenac.

Cet artéfact a été mis au jour en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du Elizabeth and Mary, un navire britannique ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, non loin de Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord, au Québec. Ce siège, entrepris en octobre par les autorités coloniales du Massachusetts, se solde par un échec et la flotte rebrousse chemin avant l'arrivée de l'hiver.

La céramique de type Staffordshire slipware vient à peine de faire son apparition sur le marché britannique à la veille du naufrage du Elizabeth and Mary. Le fait de retrouver une pièce de ce type sur le navire reflète la rapidité avec laquelle la nouveauté se répand dans l'espace atlantique. Cette chope aurait vraisemblablement appartenu à un officier qui aurait apporté sa plus récente acquisition.

RÉFÉRENCES

BRASSARD, Michel et Myriam LECLERC. Identifier la céramique et le verre anciens au Québec : guide à l'usage des amateurs et des professionnels. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 12. Sainte-Foy, CÉLAT, 2001. 207 p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.