Laboratoire d'archéologie du Québec
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Hameçon. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Hameçon. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 4 > Sous-opération N > Lot 2 > Numéro de catalogue 696

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'hameçon fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il est associé à l'épave du navire « Elizabeth and Mary » (1690), site sur lequel il a été trouvé lors des fouilles subaquatiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cet hameçon en fer, de grande taille, sert à la pêche de grosses espèces de poisson comme la morue.

L'objet s'apparente à de nombreux autres hameçons trouvés dans des stations de pêche de Terre-Neuve des XVIIe et XVIIIe siècles comme dans la colonie de Ferryland dans la péninsule d'Avalon ou encore à Louisbourg en Nouvelle-Écosse, au début du XVIIIe siècle.

Selon Duhamel du Monceau qui a écrit un traité de la pêche, les hameçons sont fabriqués à partir d'une aiguille d'acier de section parfois carrée. Ils sont de types variés selon les espèces recherchées. Le pêcheur les attache à la ligne au niveau de la palette ou de l'oeillet. Au-dessus, il fixe une pesée de plomb.

La pêche figure au premier rang des activités économiques qui ont permis au territoire canadien d'intégrer l'économie mondiale au début du XVIe siècle. Ce sont les bancs de morue de Terre-Neuve et l'abondance des cétacés qui attirent les pêcheurs anglais, français, basques, portugais et hollandais. Ces pêches, d'abord saisonnières, font travailler des dizaines de milliers d'hommes sur les côtes de Terre-Neuve et du golfe du Saint-Laurent. Dès la fin du XVIIIe siècle, il existe une gamme d'hameçons très diversifiée et adaptée à une multitude de pêches.

La pêche à la morue se pratique en haute mer, sur les bancs de poissons, à l'aide de lignes pouvant atteindre 75 à 90 brasses. Lorsque la pêche est terminée, la ligne est enroulée autour d'un caret, sorte de dévidoir rectangulaire en bois, et mise à sécher.

Cet artéfact a été mis au jour en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire ayant fait naufrage en 1690 après le siège de Québec par sir William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord. Ce siège, entrepris en octobre par les autorités coloniales du Massachusetts, se solde par un échec de la flotte anglaise.

Entre Boston et Québec, les miliciens à bord du navire pêchent du poisson frais pour agrémenter leurs repas. Les fouilles de l'épave ont d'ailleurs permis de retrouver quelques ossements de morue.

RÉFÉRENCES

BALCOM, Berton Alexander. La pêche de la morue à l'Île Royale, 1713-1758. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1984. 94 p.
CARTER, Matthew. The archaeological investigation of a seventeenth-century blacksmith shop at Ferryland, Newfoundland. Memorial University of Newfoundland, 1997. 229 p.
DUHAMEL DU MONCEAU, Henri-Louis et L. H. de LA MARRE. Traité général des pesches, et histoire des poissons qu'elles fournissent: tant pour la subsistance des hommes que pour plusieurs autres usages qui ont rapport aux arts et au commerce. Paris, Saillant & Nyon, 1769. s.p.