Laboratoire d'archéologie du Québec
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Ciseaux à voile. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Ciseaux à voile. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 4 > Sous-opération M > Lot 2 > Numéro de catalogue 119
DiDt-8 > Opération 4 > Sous-opération M > Lot 2 > Numéro de catalogue 120

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les ciseaux à voile font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils appartiennent au matériel de bord du navire « Elizabeth and Mary » et sont indispensables pour la réparation et l'entretien des voiles. Les deux fragments appartiennent à une même paire de ciseaux, la seule qui a été trouvée lors des fouilles.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les ciseaux à voile, fabriqués avant 1690, constituent un outil servant à tailler la toile des voiles. En fer forgé, les ciseaux à voile se composent de deux anneaux ovales, dont l'un d'eux est incomplet, et de deux parties de la plane cassée au niveau de l'embase de lame. Les deux parties de la plane sont assemblées au moyen d'une vis dont les extrémités sont en forme de cônes tronqués. La vis, qui mesure 6,0 cm de longueur, excède la plane de 2,2 cm d'un côté et de 2,5 cm de l'autre. La vis sert de guide et d'appui lors de la coupe du tissu.

Longtemps destinés à des travaux variés sur des textiles ou des cuirs, les ciseaux ont connu une forme de spécialisation au cours du Moyen Âge, alors que leur forme et leur longueur se sont adaptées à l'usage souhaité. Parallèlement, certains centres de production de ciseaux émergent et leur réputation déborde des limites des royaumes. Ainsi en est-il des centres de Paris, de Thiers et de Châtellerault en France; de Nuremberg, de Solingen et de Ramscheid en Allemagne; de Tolède et de Séville en Espagne; d'Eskilstuna en Suède et de Namur en Belgique. À partir du XVIe siècle, le centre de Moulins en Auvergne (France) est reconnu pour la qualité de sa coutellerie et de ses ciseaux. En Angleterre, c'est autour de Londres et de Sheffield que s'organisent la coutellerie et la fabrication de ciseaux aux XVIe et XVIIe siècles.

Selon certains auteurs, les couteaux et les ciseaux fabriqués à Sheffield à cette époque sont d'une grande qualité et sont distribués dans les colonies anglaises. Donc, la vaste majorité des couteaux et des ciseaux retrouvés en contexte colonial et postcolonial en Amérique britannique a de bonnes chances de provenir de Sheffield en Angleterre. Ce n'est qu'au XIXe siècle que la fabrication de coutellerie voit le jour aux États-Unis.

Ces ciseaux à voile ont été découverts en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.

RÉFÉRENCES

BEAUDRY, Mary Carolyn. Findings : the material culture of needlework and sewing. New Haven, Yale University Press, 2006. 237 p.
BERNIER, Marc-André, dir. L'épave du Elizabeth and Mary (1690). Fouilles archéologiques : Rapport d'activités 1997. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2008. 64 p.
BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.