Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pointe triangulaire à cannelure distale. Face AImage
Photo : Alain Vandal 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe triangulaire à cannelure distale. Face BImage
Photo : Alain Vandal 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe triangulaire à cannelure distale. ProfilImage
Photo : Alain Vandal 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

JcDe-1 > Numéro de catalogue 5837

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation de surface

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe triangulaire à cannelure distale fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est un des objets qui servent à définir le Dorsétien classique (2200-1500 ans avant aujourd'hui). Elle témoigne d'une nouvelle technique inventée par les premiers Dorsétiens et qui les distingue des Prédorsétiens (4000-2500 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe triangulaire à cannelure distale est un objet en quartzite d'origine locale lié à la chasse. Elle est caractéristique du début du Dorsétien classique (2200-1500 ans avant aujourd'hui). Elle témoigne de l'importance de la chasse aux petits mammifères marins. En effet, en l'absence de préservation de matières organiques dans beaucoup de sites dorsétiens, l'abondance de ces pointes est un bon indicateur de la subsistance. Les petits mammifères marins sont présents en abondance en hiver dans la région du site JcDe-1, près de la communauté abandonnée de Killiniq (Port Burwell), à l'extrémité de la péninsule du Nord-du-Québec et du Labrador, où cette pointe a été découverte en 1988.

Au départ, les chutes de cannelures de ce type d'objet sont interprétées comme de curieux microlithes ressemblant au Mésolithique européen. Les archéologues comprennent cependant assez rapidement qu'il s'agit en fait de déchets de taille résultant de la production de pointes à cannelure.

Des examens plus attentifs permettent par la suite de conclure que cette technique n'est pas seulement utilisée comme finition, mais aussi durant tout le processus de façonnage pour aider à amincir les pièces. C'est un comportement des tailleurs qui les distinguent des Prédorsétiens (4000-2500 ans avant aujourd'hui), mais aussi des groupes qui vivent au Groenland à la même époque.

Les archéologues débattent encore sur ce phénomène. Certains avancent que l'adoption de cette technique partout dans l'Arctique de l'Est, sauf au Groenland, témoigne d'un remplacement de population. D'autres, au contraire, pensent qu'il existait des mécanismes de diffusion rapide entre les groupes, qui n'étaient peut-être pas aussi isolés qu'il n'y paraît. Le fait que cette technique ne se soit jamais répandue au Groenland laisse présager une évolution différente entre l'Arctique canadien et groenlandais à l'époque.