Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible de type vasiforme commun. Face externeImage
Photo : Émilie Deschênes 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible de type vasiforme commun. Face interneImage
Photo : Émilie Deschênes 2016, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible de type vasiforme commun. DessinsImage
Photo : 2004, © Marie-Hélène Daviau

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DaEk-10 > Opération 1 > Sous-opération C > Lot 4 > Numéro de catalogue 12

Contexte(s) archéologique(s)

Poste

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible de type vasiforme commun fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il est représentatif des pipes de ce type, en usage avant et pendant le Régime français.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce fragment de fourneau de pipe à tuyau amovible de type vasiforme commun pourrait dater de la première moitié du XVIIIe siècle. L'objet en pierre gris foncé et noir comporte un fourneau circulaire très court orné d'un décor géométrique gravé. Ce décor est composé d'une ligne horizontale servant de base à des triangles pointant vers le haut. Des ponctuations gravées alternent avec ces triangles. Une seconde ligne horizontale est gravée sous la première.

Les pipes de type vasiforme sont associées à des sites de la fin de la période préhistorique (environ 500 ans avant aujourd'hui) et du début de la période historique (entre 500 et 350 ans avant aujourd'hui). Elles seraient communes dans le bassin du Saint-Laurent ainsi qu'en Nouvelle-Angleterre et seraient présentes jusque dans la vallée de l'Ohio et dans le haut Mississippi. Cette association à des contextes relativement anciens supporte l'hypothèse selon laquelle la pipe vasiforme serait en quelque sorte l'ancêtre de la pipe de type « micmac », en usage à partir de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Les pipes vasiformes continuent toutefois d'être utilisées jusqu'au XVIIIe siècle.

La pipe sert à la consommation de narcotiques tels que le tabac ou d'autres mélanges. Elle joue aussi un rôle dans les rituels politiques et commerciaux, notamment lors de la traite des fourrures. Dans certains cas, l'objet permet à son propriétaire d'afficher son appartenance à un groupe culturel particulier.

Ce fragment a été mis au jour sur le site du poste de traite de Tadoussac, sur la Côte-Nord. Il provient d'un sol associé à une occupation datant de 1700 à 1760. Tadoussac devient un lieu de traite important dès la fin du XVIe siècle. Il est fréquenté par les Autochtones, les Français et les Basques à la fois pour la traite des fourrures et pour la pêche. Vers le milieu du XVIIe siècle, Tadoussac devient le centre d'un réseau de traite important appelé « Traite de Tadoussac » ou « Ferme du Roi ». Le site est occupé par des employés des diverses compagnies qui s'y succèdent. Le poste est maintenu au XIXe siècle alors que la vocation des lieux se diversifie. Par ailleurs, des pipes de pierre à tuyau amovible sont mentionnées dans le matériel de traite sur le site au XVIIIe siècle.

Des pipes vasiformes ont également été trouvées aux forts et châteaux Saint-Louis et dans le secteur de Place-Royale à Québec, dans le Vieux-La Prairie, au fort Chambly et dans le site patrimonial du Poste-de-Traite-de-Chicoutimi.

RÉFÉRENCES

DAVIAU, Marie-Hélène. La pipe en pierre dans la société canadienne des XVIIe, XVIIIe, et XIXe siècles. Cahiers d'archéologie du CELAT, 26. Québec, CELAT, 2009. 307 p.