Le loquet-poucier a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des types de quincaillerie d'architecture retrouvés en contexte archéologique québécois. Son état entier permet également d'en étudier la forme et la fonction de manière plus approfondie.

Le loquet-poucier en acier est fabriqué potentiellement après 1845. L'objet est conçu par meulage, pressage et pliage de pièces coupées à partir d'une plaque d'acier laminé. Il est composé d'un fond rectangulaire percé de six trous de fixations, d'une poignée en forme d'arc et d'un levier de section rectangulaire. Le loquet-poucier est un système de préhension et d'ouverture de porte activé en relevant le loquet avec son pouce grâce à la poignée et au levier.

Le loquet-poucier de type "Norfolk" est notable pour être fait à partir d'acier coulé, contrairement aux loquet-poucier fait à la main à la forge. Il est ainsi moins cher à produire et donc à acheter.

Le loquet-poucier a été retrouvé hors contexte sur le site archéologique des maisons mitoyennes Sagot-Laforge et de la maison Niel, situées dans l'arrondissement historique de Place-Royale, dans la Ville de Québec. L'emplacement de ce site est concédé en 1659 et une première maison y est construite en 1667. Cette dernière est détruite lors de l'incendie de la Basse-Ville survenu en 1682, puis est rachetée par Abel Sagot Laforge la même année, qui la reconstruit probablement. Le bâtiment est ensuite incendié lors du siège de 1760, mais est reconstruit tel quel par un locataire. La maison Niel, quant à elle, est construite pour Pierre Masse en 1658. Elle est démolie en 1667 par Jean Maheu, puis reconstruite en colombage. Cette dernière est détruite par le feu en 1682 et probablement reconstruite par la suite. Elle est finalement brulée jusqu'au premier étage en 1854. Les deux bâtiments sont classés en 2008.