Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouteille à médicament. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. FaceImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Détail de l'inscription sur la face avantImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-174 > Opération 1C > Couche stratigraphique 4 > Numéro de catalogue 1276

Contexte(s) archéologique(s)

Cave

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à médicament a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la variété des bouteilles pharmaceutiques offertes sur le marché au XIXe siècle. Cette bouteille illustre aussi, par sa fabrication au moule en deux parties avec base séparée, les avancées technologiques en matière de fabrication des contenants en verre au XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à médicament en verre est fabriquée au XIXe siècle aux États-Unis par soufflage au moule vertical en deux parties avec base séparée. En effet, la présence de bulles dans le verre suggère cette technique de fabrication, qui utilise un procédé semi-automatique. La dépression circulaire visible sous le fond résulte de la partie automatisée du processus. Ce type de production, typique du XIXe siècle, précède l'avènement des machines complètement automatisées.

La bouteille à médicament est un contenant à usage pharmaceutique. Le terme bouteille est utilisé ici, car celui de fiole ne s'applique pas en raison de la forme de la bouteille et de son format. Une fiole doit être de forme cylindrique et contenir moins de 6 oz de liquide, ce qui n'est pas le cas ici. La bouteille contient, à l'origine, un extrait de la salsepareille, aussi appelée liseron épineux. Ce médicament, tiré de la racine de la plante « genus Smilax », est utilisé au XIXe siècle dans le traitement des maladies du sang ou pour sa purification, ainsi que dans le traitement de la syphilis. L'utilisation de la salsepareille pour traiter cette dernière remonte d'ailleurs au XVIe siècle en Europe. Cependant, bien que cette plante soit considérée comme un remède pour de multiples maladies, il existe très peu de preuves de son efficacité. L'utilisation de la salsepareille atteint son apogée au milieu du XIXe siècle, aussi connue sous le nom de « sarsaparilla era », puis devient moins populaire comme médicament. Elle gagne toutefois en popularité en tant que boisson gazeuse, entrant encore aujourd'hui dans la composition de la racinette.

Une inscription moulée en relief sur le corps de la bouteille en identifie le fabricant, soit la « Bristol's Sarsaparilla Company ». Créée en 1833 par Cyrenius C. Bristol (1811-1884), la compagnie est établie à Buffalo et à New York. Bristol est un chimiste et un pharmacien ayant bâti sa réputation avec la création de l'extrait de salsepareille. Il est l'un des premiers à rentabiliser son produit sur le marché et devient populaire en faisant la publicité de son remède dans son almanach qu'il distribue gratuitement. La variété de la plante utilisée dans la fabrication des médicaments, comme celle vendue par Bristol, est principalement retrouvée en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Bien qu'elle pousse partout dans le monde, il semblerait que la plante originaire de ces endroits soit la plus prisée.

La bouteille est mise au jour en 1974 sur le site de la maison Dupont-Renaud, dans le quartier de Place-Royale, à Québec.

RÉFÉRENCES

JONES, Olive R. et Catherine SULLIVAN. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985. 185 p.
LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En Ligne]. https://sha.org/bottle/index.htm
MILLER, George L. et Catherine SULLIVAN. « Machine-Made Glass Containers and the End of Production for Mouth-Blown Bottles ». Historical Archaeology. Vol. 18, no 2 (1984), p. 83-96.
PICARD, François-Dominique. Maison Dupont-Renaud (lot 2130), Place-Royale, Québec, rapport de fouilles archéologiques, janvier-mars 1974. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires Culturelles, 1974. 30 p.