Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouteille à huile d'olive. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à huile d'olive. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à huile d'olive. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à huile d'olive. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à huile d'olive. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à huile d'olive. Détail de l'étiquetteImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

1QU > Numéro de catalogue 68

Contexte(s) archéologique(s)

Glacière

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à huile d'olive vierge a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la variabilité des contenants de verre et des produits alimentaires commercialisés durant la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle au Québec. Elle a également été choisie parce qu'elle a été mise en marché par la compagnie française E. Loubon.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à huile d'olive en verre teinté de couleur verte est fabriquée entre 1850 et 1920 à Nice, en France. Elle est fabriquée au moule vertical du corps en deux parties avec base séparée. Il s'agit du moule le plus utilisé pour la fabrication des contenants de verre à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Son utilisation est généralement située entre 1850 et la période de fabrication mécanisée des années 1920. Vers le milieu du XIXe siècle, il remplace principalement le moule en deux parties, le moule en creux et le moule de type Ricketts. Son utilisation laisse des marques sur le corps qui partent du bord du cul et remontent de chaque côté de la bouteille jusqu'à l'autre extrémité, ainsi que sur la base. Le corps et le cul peuvent porter des inscriptions en relief.

D'après les inscriptions visibles sur l'étiquette posée sur le devant de la bouteille, il s'agit d'un contenant alimentaire utilisé pour l'entreposage et la conservation d'huile d'olive. Aux XIXe et XXe siècles, l'huile d'olive est alors la variété d'huile alimentaire la plus populaire et la plus disponible sur le marché. Cette bouteille est commercialisée par la compagnie E. Loubon, une entreprise basée à Nice en France. Celle-ci produit de l'huile d'olive de 1850 à 1920. En 1884, des analyses américaines effectuées sur ce produit ont révélé que cette huile « d'olive » est en fait une contrefaçon. Plutôt que de l'huile d'olive vierge, les bouteilles contiennent alors de l'huile de coton, une huile de piètre qualité.

La bouteille à huile d'olive est mise au jour à un moment indéterminé entre 1961 et la fin des années 1980 dans l'arrondissement historique de Place-Royale, situé dans la Ville de Québec. En 1608, Samuel de Champlain fonde le comptoir de Québec dans le secteur aujourd'hui nommé Place-Royale. Il entreprend dès lors la construction d'une habitation qui sert de logement ainsi que d'entrepôt pour les vivres, les outils et les marchandises de traite. À partir des années 1630, une petite agglomération se forme autour de l'habitation. Le secteur compte plusieurs entrepôts, mais aussi des commerces et des ateliers d'artisans. En 1682, un incendie ravage Place-Royale. Rapidement, les maisons et autres bâtiments sont reconstruits. Au XVIIIe siècle, le rôle de Place-Royale comme lieu d'habitation, mais surtout comme centre maritime et commercial, s'accentue : ce lieu est le seul port océanique de la Nouvelle-France, et il constitue donc une plaque tournante du peuplement, du ravitaillement et du commerce. Durant le siège de Québec de 1759, Place-Royale est de nouveau ravagée, puis reconstruite après la Conquête (1759-1763). Au milieu du XIXe siècle, la population du secteur est surtout composée d'ouvriers, d'artisans et de travailleurs spécialisés. En 1956, les travaux de restauration de la maison Jean-Baptiste-Chevalier lancent ce qui deviendra le plus important chantier québécois de restauration et de mise en valeur historique. Au cours des années 1960, plusieurs bâtiments sont acquis par le gouvernement du Québec, et leur restauration est amorcée. C'est dans ce contexte que des interventions archéologiques sont effectuées à Place-Royale à partir de 1961. Les campagnes de fouilles s'intensifient au cours des années 1970 et 1980, alors que progresse le chantier de restauration.

RÉFÉRENCES

LINDSEY, Bill. « Bottle Body Characteristics & Mold Seams ». LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En ligne]. https://sha.org/bottle/body.htm
s.a. « Etiology, Pathology and Treatment of Pellagra ». Journal-Record of Medicine. Vol. 58, no 6 (1911), p. 285-306.
s.a. Fifth Annual Report of the State Board of Health, Lunacy, and Charity of Massachusetts : Supplement Containing the Report and Papers on Public Health. Boston, State Board of Health, Lunacy, and Charity of Massachusetts, 1884. 283 p.