Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bol à punch. Côté AImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol à punch. Côté BImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol à punch. Côté CImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol à punch. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol à punch. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol à punch. ExtérieurImage
Photo : Marie-Annick Prévost 2009, © Ministère de la Culture et des Communications
Bol à punch. IntérieurImage
Photo : Marie-Annick Prévost 2009, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-8 > Opération 1 > Sous-opération A > Lot 8 > Numéro de catalogue 19

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bol à punch a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif de ce type d'objet, avec son décor d'inspiration chinoise peint sur la paroi extérieure. Il a aussi été choisi en raison de l'inscription stylisée peinte sur le fond du bol, qui est associée à l'adoption du « Stamp Act », ou droit de timbre, une loi entrée en vigueur le 1er novembre 1765.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bol à punch en faïence blanche de grand feu est fabriqué en Angleterre entre 1765 et 1776 environ. Il est orné de décors peints polychromes qui rappellent les productions anglaises du XVIIIe siècle. Peints en bleu et en violet, les motifs d'inspiration chinoise peuvent provenir de Liverpool ou de Bristol. Il est assez difficile d'en déterminer la provenance exacte, mais les décors de Liverpool sont habituellement plus finement peints et le décor de l'objet semble un peu grossier. Il pourrait davantage provenir de Bristol.

L'inscription peinte sur le fond du bol, « Success to Trade », est associée à l'adoption du « Stamp Act », ou droit de timbre, une loi entrée en vigueur le 1er novembre 1765. La Couronne britannique avait contracté une énorme dette à la suite de la guerre de Sept Ans qui prend fin en 1763. Devant conserver des troupes militaires dans les territoires cédés par la France à la suite du traité de Paris, elle décide d'instaurer un droit de timbre dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord. Cette taxe est appliquée à tous les documents munis d'un timbre fiscal, tels les permis, les contrats commerciaux, les journaux, les testaments, les livres, les cartes à jouer, etc. L'inscription sur ce bol à punch représente l'unité des colonies lors de cette période tumultueuse, afin de démontrer qu'elles n'adhèrent pas à ces lois et à ces taxes imposées. Ce type d'inscription s'emploie déjà sur des objets comme des bols à punch, appelés « ship bowls », sur lesquels un décor de bateau est peint ou imprimé et où figure une inscription qui souhaite bon succès pour la traversée, le voyage ou les échanges commerciaux.

Le bol à punch est un récipient utilisé pour la préparation, la consommation ou le service du punch, un breuvage alcoolisé. D'abord connu en Angleterre à la fin du XVIIe siècle, le terme « punch » est dérivé de l'hindi « panch », qui signifie « cinq », en raison des cinq ingrédients qui entrent dans sa composition : eau, thé, citron, sucre et rhum. Le punch est préparé dans le bol et servi chaud. À l'origine, le bol à punch est passé de mains en mains parmi les convives, qui boivent directement dans le récipient. Par la suite, le punch est servi au moyen d'une louche dans une tasse munie d'une anse.

L'artéfact est mis au jour dans les latrines de la maison Boisseau, dans le secteur de Place-Royale, à Québec, dans un contexte archéologique daté entre 1761 et 1810.

RÉFÉRENCES

BEDFORD, John. Delftware. Collectors' pieces, 7. Londres/Toronto, Cassell & Company LTD, 1966. 64 p.
BERVIN, George, Céline CLOUTIER et Yves LAFRAMBOISE. La fonction commerciale à Place-Royale 1760-1820. Patrimoine, série Dossiers, 73. Québec, Publications du Québec, 1991. s.p.
BLACK, John. British tin-glazed earthenware. Shire Library, 390. Buckinghamshire, Shire Publications, 2001. 40 p.
GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.
IMBER, Diana. Collecting European delft and faience. New York, Frederick A. Praeger Publishers, 1968. 139 p.