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Les fragments de plat ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils constituent un exemple de faïence hollandaise en usage à l'époque de la Nouvelle-France.

Les fragments proviennent d'un plat en faïence blanche de grand feu fabriqué à Delft, en Hollande, entre 1675 et 1700, comme le rappellent les décors peints caractéristiques des productions hollandaises de l'époque. Les motifs peints en bleu et rehaussés de noir ornant le plat copient ceux des porcelaines chinoises kraak de la fin de l'époque Wanli ainsi que de l'époque de Transition qui la suit. Leur production cesse vers 1644 avant d'être reprise au Japon jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

Il est plus probable que les fragments appartiennent à un plat qu'à une assiette, car les assiettes fabriquées en Hollande et ornées de motifs inspirés de la période de Transition sont extrêmement rares. Le plat est un récipient utilisé pour la présentation des aliments.

L'artéfact est mis au jour dans la voute de la maison Leber, dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Une maison en pierre à deux étages est érigée à cet emplacement en 1685-1686 par Jacques Leber (1663-1735) afin de remplacer l'édifice de colombage vraisemblablement détruit par l'incendie de la Basse-Ville en 1682. Elle est vendue en 1731 et change périodiquement de propriétaire par la suite, étant même reconstruite en 1863 et en 1907. En 1968, la maison est lourdement abimée par un incendie, et les vestiges sont acquis peu après et restaurés dans le cadre du projet de Place-Royale.

Des fragments d'un plat similaire ont été trouvés sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis, à Québec, dans un contexte daté entre 1691 et 1695.