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La jatte en faïence a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car sa réattribution inédite à l'Italie pourrait apporter de nouveaux éléments à la connaissance des réseaux d'échanges de la première modernité (du XVIe au XVIIIe siècle).

La jatte en faïence blanche est fabriquée en Italie entre 1675 et 1750, d'après son décor peint d'inspiration chinoise qui rappelle les productions italiennes de cette période. Il comprend un paysage avec pagode peint en bleu sur le fond du récipient. Des fleurs et des feuilles agrémentent la descente, et des traits parallèles garnissent la lèvre. De larges aplats sont peints au revers, dont trois sur la paroi extérieure et un autre sous le fond. Ces motifs peints au revers de l'objet sont inspirés des porcelaines de Chine du XVIIe siècle.

La jatte est un récipient utilisé pour la préparation et le service des aliments. Un trou de suspension est visible dans le pied de l'objet. Ce dernier est foré après la cuisson ou la vente de la jatte, car le trou est exempt d'émail. Des traces de brulures marquent la surface des fragments, suggérant que la jatte est entrée en contact avec une source de chaleur après avoir été cassée.

L'artéfact est mis au jour dans les latrines de la maison Leber, dans le secteur de Place-Royale, à Québec, dans un contexte archéologique daté de la première moitié du XVIIIe siècle. Une maison en pierre à deux étages est érigée à cet emplacement en 1685-1686 par Jacques Leber (1663-1735) afin de remplacer l'édifice de colombage vraisemblablement détruit par l'incendie de la Basse-Ville en 1682. Elle est vendue en 1731, et change périodiquement de propriétaire par la suite, étant même reconstruite en 1863 et en 1907. En 1968, la maison est lourdement abimée par un incendie, et les vestiges sont acquis peu après et restaurés dans le cadre du projet de Place-Royale.