Laboratoire d'archéologie du Québec
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Couvercle de soupière. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle de soupière. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle de soupière. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle de soupière. Détail de la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle de soupièreImage
Photo : Marie-Annick Prévost 2008, © Ministère de la Culture et des Communications

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-188 > Opération LATRINES > Numéro de catalogue 233

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le couvercle de soupière a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue un objet qui témoigne de la modification des habitudes alimentaires en Nouvelle-France au milieu du XVIIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le couvercle de soupière en faïence culinaire à fond brun est fabriqué en France. L'objet rappelle les productions de Rouen des années 1750. Sa fonction est déduite de sa forme, car son aile plate sans collet indique que ce couvercle s'ajuste sur une soupière. Des sinusoïdes tracées à la hâte en blanc fixe ainsi que des taches brunes irrégulières ornent le dessus du couvercle. Ce type de faïence brune ornée de coulisses d'émail est dit « faïence jaspée » par les spécialistes.

La faïence culinaire brune a comme particularité de mieux résister à la chaleur que la faïence blanche. Les récipients fabriqués dans ce matériau peuvent être utilisés sur un potager, qui est un appareil de cuisson en maçonnerie ou en brique aménagé dans la cuisine à proximité de l'âtre. Mis au point au début du XVIIIe siècle, le potager est pourvu de quelques postes de cuisson. Ceux-ci, chauffés avec des braises, permettent d'obtenir des feux de chaleurs différentes. Cet appareil est partie intégrante de la cuisine nouvelle, un mode d'alimentation qui rompt avec les traditions médiévales jusqu'alors prédominantes en Nouvelle-France.

Le couvercle est un élément de fermeture s'adaptant à l'ouverture d'un récipient. Celui-ci est lié à une soupière, un récipient utilisé pour la préparation et le service à table de la soupe. En France, un couvercle présentant cette forme circulaire est considéré comme fermant un « pot à oille », un ragout espagnol fait de viandes et de légumes. Ce nom n'est pas usité en Nouvelle-France, la population lui préférant le terme « soupière ».

L'artéfact est mis au jour dans les latrines de la maison Lambert-Dumont, dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Un premier magasin est construit sur cet emplacement en 1647, puis est cédé à Jean Talon en 1663, qui aurait reconstruit le bâtiment en pierre. Celui-ci est détruit par l'incendie de la Basse-Ville (1682), et les vestiges sont rachetés en 1687 par Eustache Lambert dit Dumont (1658-1691) qui y fait construire une maison en pierre à deux étages. La maison change ensuite périodiquement de propriétaire et subit plusieurs rénovations au fil des ans. Abimée par deux incendies en 1960 et 1966, elle est acquise en 1969, puis restaurée dans l'esprit de la maison de 1687 dans le cadre du projet de Place-Royale.

Une soupière fabriquée dans le même matériau que ce couvercle a été retrouvée sur le site de la maison Le Picart, dans le secteur de Place-Royale.

RÉFÉRENCES

AUGER, Réginald, Caroline GIRARD, Laetitia MÉTREAU et Jean ROSEN. « Pour une typologie stylistique chrono-thématique des faïences françaises retrouvées dans les anciennes colonies d'Amérique (XVIIe-XVIIIe s.) ». Canadian journal of archaeology / Journal canadien d'archéologie. Vol. 40, no 2 (2016), p. 268-296.
GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.