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Fragments de marmite. Face externe
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite. Face interne
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite. Détail du décor
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite. Détail de la pâte
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tessons de marmite. Vue avant
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications
Tessons de marmite. Vue avant
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications
Tessons de marmite. Vue avant
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications
Tessons de marmite. Vue avant
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
DbEi-5 > Opération 4 > Sous-opération N > Lot 4 > Numéro de catalogue 2
Contexte(s) archéologique(s)
Bâtiment
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
Les fragments de marmite font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce que les marmites de ce type comptent parmi les objets les plus fréquemment trouvés sur les sites anciens basques. Cet exemple vient du site classé des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Les fragments de marmite correspondent à un objet servant à la cuisson des aliments. Fabriquée en Europe, fort probablement en Espagne ou en France, au XVIe ou au début du XVIIe siècle, elle est apportée sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave à bord d'un navire de pêche basque. La marmite est faite en terre cuite grossière, à pâte micacée, sans glaçure. De taille petite à moyenne, elle peut servir à préparer le repas pour un petit groupe de personnes. La présence de noircissement et de suie sur ses parois témoigne de son utilisation.
Les nombreux tessons associés à la marmite sont trouvés dans les couches d'occupation et de destruction d'un bâtiment situé à proximité d'un four à double foyer. Quelques tessons se trouvaient dans ce qui semble être les restes d'un foyer, vraisemblablement utilisé pour la cuisson des repas. Le bâtiment, recouvert de tuiles et probablement doté d'une cheminée, abritait aussi un petit aménagement de pierres qui pourrait avoir supporté une enclume destinée au travail de forge. Un tesson de marmite à fond plat et à pâte rouge est aussi trouvé dans le bâtiment, de même que plusieurs outils, dont une vrille de tonnelier et un ciseau, probablement utilisé pour le calfatage des navires, de nombreux éclats de briquet en silex et des fragments de pierres à aiguiser. Sont également mis au jour une grande balle pour un mousquet ou une autre arme à feu de grand calibre utilisée à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, un petit couteau fragmentaire, des chevrotines, vraisemblablement utilisées pour la chasse, ainsi que des chemins de coulée témoignant de la fabrication des munitions sur place. Enfin, une perle de verre ovoïde blanche découverte sur le site pourrait signifier que les Basques s'adonnaient à des activités de traite avec les Autochtones. Le bâtiment semble avoir été victime d'un incendie qui a probablement eu lieu après son abandon. Il pourrait s'agir d'un feu de forêt.
La forme aux courbes continues de la marmite ainsi que sa paroi mince et régulière, surtout au niveau du fond, se prêtent parfaitement à une cuisson en exposition directe aux flammes d'un feu. Elle peut donc être suspendue directement au-dessus d'un foyer. Des bandes décoratives présentes sur d'autres marmites de forme très similaire semblent même rappeler cette façon d'utiliser ces pots à cuire. La morphologie et les parois minces permettent d'accélérer la répartition de la chaleur pendant la cuisson. Le point le plus fort des marmites est situé au niveau du col et du rebord, là où elles étaient alors maintenues au-dessus du feu.
La marmite à fond arrondi ou plat et aux deux anses verticales, comme celle-ci, est devenue le marqueur céramique par excellence des stations baleinières basques du XVIe siècle. Elle suit de près les tuiles à toiture omniprésentes sur tous ces sites. Mais il n'a pas encore été possible de déterminer hors de tout doute l'origine de ces objets si populaires auprès des pêcheurs basques du XVIe siècle. Plusieurs provenances, en France et en Espagne, ont été proposées, mais seules des études physico-chimiques, dont certaines sont en cours, ou la découverte d'un site de production pourront éventuellement apporter des précisions.
Par contre, malgré une morphologie très similaire des pots retrouvés dans les stations baleinières basques du Québec et du Labrador, il y a des différences plus ou moins marquées dans les matériaux de fabrication et les décors des marmites. Les inclusions dans la pâte, tant en quantité qu'en grandeur et en type, ainsi que les couleurs peuvent varier au point qu'il faille envisager l'implication de différents centres de production dans leur fabrication et le recours à différentes sources de matières premières. De plus, le décor si typique des bandes verticales appliquées à la molette n'apparaît pas sur toutes les marmites et les décors estampés sont encore plus rares.
Les nombreux tessons associés à la marmite sont trouvés dans les couches d'occupation et de destruction d'un bâtiment situé à proximité d'un four à double foyer. Quelques tessons se trouvaient dans ce qui semble être les restes d'un foyer, vraisemblablement utilisé pour la cuisson des repas. Le bâtiment, recouvert de tuiles et probablement doté d'une cheminée, abritait aussi un petit aménagement de pierres qui pourrait avoir supporté une enclume destinée au travail de forge. Un tesson de marmite à fond plat et à pâte rouge est aussi trouvé dans le bâtiment, de même que plusieurs outils, dont une vrille de tonnelier et un ciseau, probablement utilisé pour le calfatage des navires, de nombreux éclats de briquet en silex et des fragments de pierres à aiguiser. Sont également mis au jour une grande balle pour un mousquet ou une autre arme à feu de grand calibre utilisée à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, un petit couteau fragmentaire, des chevrotines, vraisemblablement utilisées pour la chasse, ainsi que des chemins de coulée témoignant de la fabrication des munitions sur place. Enfin, une perle de verre ovoïde blanche découverte sur le site pourrait signifier que les Basques s'adonnaient à des activités de traite avec les Autochtones. Le bâtiment semble avoir été victime d'un incendie qui a probablement eu lieu après son abandon. Il pourrait s'agir d'un feu de forêt.
La forme aux courbes continues de la marmite ainsi que sa paroi mince et régulière, surtout au niveau du fond, se prêtent parfaitement à une cuisson en exposition directe aux flammes d'un feu. Elle peut donc être suspendue directement au-dessus d'un foyer. Des bandes décoratives présentes sur d'autres marmites de forme très similaire semblent même rappeler cette façon d'utiliser ces pots à cuire. La morphologie et les parois minces permettent d'accélérer la répartition de la chaleur pendant la cuisson. Le point le plus fort des marmites est situé au niveau du col et du rebord, là où elles étaient alors maintenues au-dessus du feu.
La marmite à fond arrondi ou plat et aux deux anses verticales, comme celle-ci, est devenue le marqueur céramique par excellence des stations baleinières basques du XVIe siècle. Elle suit de près les tuiles à toiture omniprésentes sur tous ces sites. Mais il n'a pas encore été possible de déterminer hors de tout doute l'origine de ces objets si populaires auprès des pêcheurs basques du XVIe siècle. Plusieurs provenances, en France et en Espagne, ont été proposées, mais seules des études physico-chimiques, dont certaines sont en cours, ou la découverte d'un site de production pourront éventuellement apporter des précisions.
Par contre, malgré une morphologie très similaire des pots retrouvés dans les stations baleinières basques du Québec et du Labrador, il y a des différences plus ou moins marquées dans les matériaux de fabrication et les décors des marmites. Les inclusions dans la pâte, tant en quantité qu'en grandeur et en type, ainsi que les couleurs peuvent varier au point qu'il faille envisager l'implication de différents centres de production dans leur fabrication et le recours à différentes sources de matières premières. De plus, le décor si typique des bandes verticales appliquées à la molette n'apparaît pas sur toutes les marmites et les décors estampés sont encore plus rares.
RÉFÉRENCES
GUSSET, Gérard. « La poterie commune et le grès des sites subaquatique et terrestre à Red Bay ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 51-120.
LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques à l'anse à La Cave, Bon-Désir, municipalité de Bergeronnes, 1992. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MRC de la Haute-Côte-Nord, 1993. 31 p.
LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques à l'anse à la Cave, Bon-Désir, municipalité de Bergeronnes, 1993. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MRC de la Haute-Côte-Nord, 1994. 73 p.
ORTON, Clive, Paul TYERS et Alan VINCE. Pottery in Archaeology. Cambridge, Cambridge University Press, 1993. 269 p.
PETRUCCI, Jean Ferdinand. Les poteries et les potiers de Vallauris 1501-1945. École des hautes études en sciences sociales, 1999. s.p.
PLOURDE, Michel, dir., Érik LANGEVIN et Alison MCGAIN. Recherches archéologiques dans l'aire de coordination du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent en l'an 2000. Cap-de-Bon-Désir (109G), Pointe-à-John 2 (DbEj-22), Fours basques (DbEi-5) et Baie-Sainte-Marguerite (DbEl-10). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Archéo-Topo/Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, 2001. 133 p.
RICE, Prudence M. Pottery Analysis: A Sourcebook. Chicago, University of Chicago Press, 1987. 559 p.
RURALYS. Le site basque de l'anse à la Cave, Haute-Côte-Nord (DbEi-5). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture, des Communications de la Condition féminine du Québec, 2008. 72 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 114308
Fragments de marmite
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Fragments de marmite globulaire
Fragments de pot à cuire
Numéro(s)
Numéro archéologique : DbEi-5-4N4-2
Autres numéros
Numéro précédent : DbEi-5-4R4-2
Numéro précédent : DbEi-5-4Q5-2
Numéro précédent : DbEi-5-4R1-2
Numéro précédent : DbEi-5-4X4-2
Numéro précédent : DbEi-5-4N2-2
Numéro précédent : DbEi-5-4Q9-2
Numéro précédent : DbEi-5-4P10-2
Fonctions / usages
La marmite sert généralement à la cuisson des aliments. Sa forme aux courbes continues, à fond plat, se prête parfaitement à une cuisson en exposition directe aux flammes d'un feu. Elle peut donc être suspendue directement au-dessus d'un foyer. Dans les stations de pêche, elle était vraisemblablement utilisée par un petit groupe de pêcheurs pour préparer les repas quotidiens.
Matériaux
Céramique - terre cuite grossière (commune) (Chamois micacée)
Culture
Basques
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments
Lieu(x) de production
Europe
Dimensions
Diamètre extérieur (Estimée / intégral) : 13 cm
Épaisseur (Mesurée / subsistant) : entre 0,3 et 1 cm
Hauteur (Mesurée / subsistant) : 11 cm
Technique(s) de fabrication :
Assemblé
Coupé
Cuit
Lissé
Séché
Tourné
Technique de décoration
Appliqué
Moleté
Motif décoratif
Géométrique
Préhistoire/Histoire
historique
Dates
Contexte archéologique : 1580 - 1630
Découverte : 1992 - 1993
Altérations
Brûlure
(Cuisson alimentaire)
: Sur l'objet
Des traces de suie et de noircissement dûs à l'utilisation de la marmite sont visibles sur les deux parois.
Des traces de suie et de noircissement dûs à l'utilisation de la marmite sont visibles sur les deux parois.
DESCRIPTION+
Description
Les fragments de marmite correspondent à un objet lié à l'alimentation, probablement fabriqué en Espagne ou en France au XVIe ou au XVIIe siècle. L'objet en terre cuite est de couleur chamois grisâtre foncé. Le corps est arrondi et le rebord, évasé et cannelé. Des gouttes de glaçure vert pâle sont visibles sur la paroi extérieure. La plus haute partie du corps reconstitué a 11,0 cm de hauteur.
Type de fabrication
Artisanal
Représentation iconographique
Losange
Intégrité
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
78
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale