Le chemin de coulée de plomb fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il témoigne de la fabrication simultanée de cinq chevrotines ou balles sur place, sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave.

Le chemin de coulée de plomb est un résidu de moulage de plombs de chasse ou de balles et un témoin de la fabrication de ces munitions par les pêcheurs basques sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave. Il témoigne de l'utilisation d'un moule multiple permettant de former au moins cinq chevrotines en même temps. Les moules en deux parties utilisés pour fabriquer les munitions pouvaient être simples ou multiples et étaient fabriqués en pierre ou en métal, tels du fer ou du laiton par exemple. Le chemin de coulée semble avoir été plié volontairement avant d'être jeté; cette pratique est courante sur les sites archéologiques.

Le chemin de coulée de plomb est trouvé en 1993, avec plusieurs chevrotines, une grosse balle et d'autres chemins de coulée, dans la couche d'occupation d'un bâtiment construit sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave et utilisé par les chasseurs de baleine basques vers la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. Ce bâtiment, recouvert de tuiles et probablement doté d'une cheminée, est situé à proximité d'un four à double foyer. Il se peut qu'il ait été détruit par un feu après son abandon. Puisque l'incendie semble avoir touché toute la pointe du site, il est possible, quoique moins probable, qu'il s'agisse d'un feu de forêt plutôt que de l'incendie du bâtiment seulement. Le bâtiment abrite un foyer culinaire et un petit aménagement de pierres qui pourrait avoir supporté une enclume, destinée au travail de forge. De nombreux tessons appartenant à une marmite à pâte chamois, à fond plat et décorée de bandes appliquées portant un motif de losanges, sont trouvés dans le bâtiment, ainsi qu'un tesson d'une marmite à fond plat à pâte rouge. Il y a également plusieurs outils, dont une vrille de tonnelier et un ciseau probablement utilisé pour le calfatage des navires, de nombreux éclats de briquet en silex et des fragments de pierres à aiguiser. Sont également mis au jour une grosse balle pour un mousquet utilisée à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, un petit couteau fragmentaire, des chevrotines vraisemblablement utilisées pour la chasse ainsi que des chemins de coulée témoignant de la fabrication de munitions sur place. Enfin, une perle de verre ovoïde blanche découverte sur le site pourrait signifier que les Basques s'adonnaient à des activités de traite avec les Autochtones.