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Tuile à toiture. Vue générale
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications
Tuile à toiture. Détail décor
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
DbEi-5 > Opération 4 > Sous-opération P > Lot 4 > Numéro de catalogue 7
Contexte(s) archéologique(s)
Forge
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La tuile à toiture fait partie de la collection de référence archéologique du Québec parce qu'elle est ornée d'une estampe au motif de la croix basque.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La tuile à toiture, issue d'une tradition millénaire, a probablement été fabriquée entre 1530 et 1620 dans un atelier d'une des trois provinces basques espagnoles : le Guipuscoa, l'Alava ou la Biscaye. La terre cuite dont elle est formée renferme de grands fragments de tuiles cassées qui percent sa surface. Sa fabrication se fait par moulage en deux temps. D'abord, l'argile est pressée dans un cadrage en bois, lui donnant une forme plate trapézoïdale, et sa surface est lissée. Ensuite, cette ébauche partiellement séchée est posée sur un moule de forme tronconique pour lui donner sa forme arrondie finale. Dans le cas de cette tuile, une estampe circulaire portant un motif de croix basque est pratiquée sur la face supérieure. Les tuiles sont finalement séchées côte à côte, leur orientation étant alternée de façon à garder leur forme. Une fois cuites, elles sont prêtes à intégrer le marché de la construction.
À l'époque des pêcheries basques, les affréteurs des baleiniers achètent des lots de tuiles à toiture comme celle-ci afin de fournir aux pêcheurs des matériaux de construction pour leurs abris et cabanes. Afin de réduire le coût de transport, les tuiles proviennent de tuileries établies à proximité du port d'attache ou des ports d'approvisionnement des navires. Une fois chargées sur le navire, ces tuiles très lourdes jouent le rôle de ballast, réduisant du coup la quantité de pierres de lest nécessaires au départ. Au retour, la cargaison d'huile de baleine et de poisson les remplace.
Sur les lieux de pêche, comme à l'île du Petit Mécatina, les tuiles sont transportées à terre pour couvrir les diverses constructions des pêcheurs, comme les fours à faire fondre la graisse de baleine, les ateliers de travail ou les abris à caractère domestique, nécessaires même si les pêcheurs continuent à vivre sur le navire durant les séjours outre-mer. En fait, il est fort probable qu'à la suite de la capture d'une baleine, le travail de fonte se poursuive jour et nuit sur la terre ferme. Les tuiles étant très lourdes, les structures de bois des constructions doivent être très solides. Une fois le toit couvert de planches, les tuiles y sont posées méthodiquement de façon à rendre la toiture étanche et à assurer l'évacuation des eaux de pluie. Habituellement installées sur une toiture de faible inclinaison, les tuiles ne nécessitent aucune fixation, le poids des tuiles assurant leur stabilité. Des pierres peuvent toutefois être ajoutées sur les toits afin de solidifier le tout en cas de gros vents, surtout aux endroits les plus exposés.
À L'Anse-à-la-Cave, comme dans d'autres stations baleinières, les tuiles à toiture rouges sont omniprésentes. Elles permettent notamment d'identifier les stations baleinières basques, puisqu'aucun autre groupe de pêcheurs ou de colonisateurs ne semble avoir apporté ce type de matériau sur le territoire canadien. Non périssables, les tuiles permettent souvent de repérer la présence d'un bâtiment dont la structure de bois a disparu. L'importante épaisseur de la couche de tuiles témoigne parfois de travaux de réfection de la toiture. Un nouveau recouvrement de tuiles vient alors tout simplement recouvrir l'ancien, rendant la structure d'autant plus lourde.
Les altérations observées sur la tuile à toiture, comme l'apparition de taches brunâtres, possiblement associées à la présence d'organismes marins, sont liées aux conditions subaquatiques dans lesquelles elle a séjourné.
La tuile à toiture est trouvée en 1993 sur le site archéologique des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave. Elle est associée à un bâtiment dont les fonctions domestiques et artisanales se côtoient. La datation de l'occupation se situe entre 1580 et 1630 environ.
À l'époque des pêcheries basques, les affréteurs des baleiniers achètent des lots de tuiles à toiture comme celle-ci afin de fournir aux pêcheurs des matériaux de construction pour leurs abris et cabanes. Afin de réduire le coût de transport, les tuiles proviennent de tuileries établies à proximité du port d'attache ou des ports d'approvisionnement des navires. Une fois chargées sur le navire, ces tuiles très lourdes jouent le rôle de ballast, réduisant du coup la quantité de pierres de lest nécessaires au départ. Au retour, la cargaison d'huile de baleine et de poisson les remplace.
Sur les lieux de pêche, comme à l'île du Petit Mécatina, les tuiles sont transportées à terre pour couvrir les diverses constructions des pêcheurs, comme les fours à faire fondre la graisse de baleine, les ateliers de travail ou les abris à caractère domestique, nécessaires même si les pêcheurs continuent à vivre sur le navire durant les séjours outre-mer. En fait, il est fort probable qu'à la suite de la capture d'une baleine, le travail de fonte se poursuive jour et nuit sur la terre ferme. Les tuiles étant très lourdes, les structures de bois des constructions doivent être très solides. Une fois le toit couvert de planches, les tuiles y sont posées méthodiquement de façon à rendre la toiture étanche et à assurer l'évacuation des eaux de pluie. Habituellement installées sur une toiture de faible inclinaison, les tuiles ne nécessitent aucune fixation, le poids des tuiles assurant leur stabilité. Des pierres peuvent toutefois être ajoutées sur les toits afin de solidifier le tout en cas de gros vents, surtout aux endroits les plus exposés.
À L'Anse-à-la-Cave, comme dans d'autres stations baleinières, les tuiles à toiture rouges sont omniprésentes. Elles permettent notamment d'identifier les stations baleinières basques, puisqu'aucun autre groupe de pêcheurs ou de colonisateurs ne semble avoir apporté ce type de matériau sur le territoire canadien. Non périssables, les tuiles permettent souvent de repérer la présence d'un bâtiment dont la structure de bois a disparu. L'importante épaisseur de la couche de tuiles témoigne parfois de travaux de réfection de la toiture. Un nouveau recouvrement de tuiles vient alors tout simplement recouvrir l'ancien, rendant la structure d'autant plus lourde.
Les altérations observées sur la tuile à toiture, comme l'apparition de taches brunâtres, possiblement associées à la présence d'organismes marins, sont liées aux conditions subaquatiques dans lesquelles elle a séjourné.
La tuile à toiture est trouvée en 1993 sur le site archéologique des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave. Elle est associée à un bâtiment dont les fonctions domestiques et artisanales se côtoient. La datation de l'occupation se situe entre 1580 et 1630 environ.
RÉFÉRENCES
BARKHAM, Selma. « Building Materials for Canada in 1566 ». Bulletin of the Association for Preservation Technology. Vol. 5, no 4 (1973), p. 93-94.
LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques à l'anse à la Cave, Bon-Désir, municipalité de Bergeronnes, 1993. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MRC de la Haute-Côte-Nord, 1994. 73 p.
MYLES, Virginia. « Tuiles de couverture ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 130-138.
TUCK, James A. « Excavations at Red Bay, Labrador – 1982 ». SPROULL THOMSON, Jane, dir. et Callum THOMSON, dir. Archaeology in Newfoundland and Labrador 1982. Annual Report, 3. St. John's, Historic Resources Division, Government of Newfoundland and Labrador, 1982, p. 95-117.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 114305
Tuile à toiture
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Tuile à couverture
Tuile canal
Tuile romaine
Numéro(s)
Numéro archéologique : DbEi-5-4P4-7
Fonctions / usages
La tuile à toiture sert à couvrir le toit d'un bâtiment. Disposées méthodiquement, les tuiles offrent une couverture étanche de la toiture.
Matériaux
Céramique - terre cuite grossière (commune) (Sans glaçure)
Culture
Basques
Classification(s)
Structures > Élément de bâtiment
Lieu(x) de production
Europe > Espagne > Pays basque
Dimensions
Épaisseur (Mesurée / intégral) : 1,4 cm
Largeur (Mesurée / intégral) : 15 cm
Longueur (Mesurée / subsistant) : 20 cm
Technique(s) de fabrication :
Cuit
Lissé
Moulé
Séché
Technique de décoration
Estampé
Motif décoratif
Végétal
Préhistoire/Histoire
historique
Dates
Datation des artéfacts associés au même contexte : 1550 - 1630
Contexte archéologique : 1580 - 1630
Découverte : 1993
Altérations
Tache
: Surface supérieure
Taches brunâtres sur la surface supérieure, pourrait être relié à des organismes marins.
Taches brunâtres sur la surface supérieure, pourrait être relié à des organismes marins.
DESCRIPTION+
Description
La tuile à toiture, un élément de couverture de toit de bâtiment, est probablement fabriquée entre le XVIe et le début du XVIIe siècle. La pièce incomplète de terre cuite commune très grossière de couleur rouge orangé une forme demi-tronconique. Sa longueur résiduelle atteint 20 cm et sa largeur maximale, 15 cm. Son épaisseur est de 1,4 cm.
Type de fabrication
Artisanal
Représentation iconographique
Trèfle (croix basque)
Intégrité
Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale