Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bol. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Bol. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Bol. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Bol. Côté CImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

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Bol. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Bol. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-950 > Opération 3 > Sous-opération A > Lot 25

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bol a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente un exemple intéressant de terre cuite fine ornée d'un décor à l'éponge découpée de seconde qualité.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bol est fabriqué en terre cuite fine blanche entre 1870 et 1897 en Europe. Il est décoré de fleurs bleues éparses, ainsi que d'une frise décorative de feuilles stylisées situées près du rebord. Réalisé à l'éponge découpée, ce décor est de faible qualité, puisque le motif est mal exécuté, étant très trouble à certains endroits.

Les objets à décors réalisés à l'éponge sont majoritairement produits en Irlande, en Angleterre, en France, en Hollande, au Pays de Galles, en Allemagne, et aux États-Unis (après 1850) et sont destinés à l'exportation vers la Chine, l'Afrique, ainsi qu'à l'Amérique du Nord et du Sud. Les décors à l'éponge coupée seraient introduits autour de 1845, possiblement en Irlande. Les motifs les plus populaires sont les étoiles, les diamants, les volutes, les animaux, les formes géométriques et les fleurs. Les décors de ce type sont obtenus en découpant une éponge à l'aide de ciseaux, en la trempant dans un engobe liquide de différentes couleurs, puis en l'apposant sur l'objet. Les décors à l'éponge sont populaires entre les années 1840 et 1880 en Angleterre, mais connaissent une résurgence aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et entre les deux guerres mondiales. Ce type d'objet domestique est alors considéré comme étant très abordable au cours du XIXe siècle et est produit pour la classe populaire ou pour les colonies.

Le bol est un récipient lié à la préparation, au service et à la consommation des aliments. D'après le contexte de sa découverte, le bol serait utilisé par Charles Théodore Pitl (vers 1834-1897) et sa famille. D'origine allemande, Pitl s'installe à Québec au début des années 1860 et loue à la famille Anderson leur imposante demeure de Limoilou, Hedley Lodge, à partir de 1870. Nommé consul d'Allemagne pour la Ville de Québec en 1868, il garde ce titre diplomatique jusqu'à son décès en 1897. En parallèle de ses activités diplomatiques, Charles T. Pitl est marchand à Québec et importe une grande variété de produits, allant des boissons alcoolisées aux jouets d'enfants en passant par des cigares et du verre à vitre. Il réside à Hedley Lodge avec sa femme Marie-Elizabeth Mathilda Lemelin et leurs quatre enfants. Après son décès, ses deux enfants survivants quittent la résidence familiale.

Le bol est mis au jour en juin 2018 sur le site archéologique Anderson, situé dans la ville de Québec. Le site doit son nom au grand propriétaire terrien Anthony Anderson, qui y fait construire Hedley Lodge au début du XIXe siècle. Son fils Horatio Smith Anderson (1813-1867) y demeure de 1847 jusqu'à sa mort en 1867. Après le décès de Charles Pitl en 1897, la propriété connait plusieurs propriétaires et locataires au cours du XXe siècle, jusqu'à sa démolition vers 1970. Le site est alors converti en stationnement et devient le lieu du chantier-école en archéologie de l'Université Laval de 2017 à 2019. Le bol a été découvert dans une fosse de latrines construite en 1850 par Horatio Anderson. La fosse des latrines est ensuite fermée à la fin du XIXe siècle, alors que la demeure continue d'être occupée jusqu'à sa démolition à la fin des années 1960.

RÉFÉRENCES

ARCHAMBAULT, Rachel, Serena HENDRICKX et Anne LABERGE. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention 2018 des opérations 3 et 4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2019. 224 p.
BAGDADE, Susan et Al BAGDADE. Warman's English & Continental Pottery & Porcelain : An Illustrated Price Guide. Willow Grove, PA, Warman, 1987. 464 p.
BLANCHARD, Marine, Olivier GRATTON et Camille THÉRIAULT. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention des sous-opérations 5A, 5B et 6A, 2019. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2021. s.p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.