Laboratoire d'archéologie du Québec
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Couvercle de soupière. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Couvercle de soupière. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Couvercle de soupière. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Couvercle de soupière. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Couvercle de soupière. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-950 > Opération 3 > Sous-opération A > Lot 23

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le couvercle de soupière a été sélectionné pour la collection archéologique de référence, car il présente un type de décor retrouvé fréquemment sur les sites archéologiques québécois de la seconde moitié du XIXe siècle. Également, il témoigne de la présence de vaisselle de service au sein de de Hedley Lodge.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le couvercle de soupière est fabriqué en céramique de type « White Granite » au cours du XIXe siècle, vraisemblablement en Angleterre. Le couvercle est décoré de cannelures et d'épis de blé moulés près du tenon, qui est manquant. L'absence de marque de fabricant ne permet pas d'identifier le producteur de cet objet, mais il s'agirait néanmoins du motif classique de blé « Cérès », dont l'épi a trois rangées de grains.

Le premier motif d'épi en relief enregistré auprès du Bureau des brevets d'invention de Grande-Bretagne est un dessin destiné à orner un pichet conçu par le potier anglais Minton en 1848. Entre 1848 et 1883, 20 motifs en relief évoquant l'épi de blé sont subséquemment enregistrés au bureau des brevets, dont le plus important est le motif « Cérès », déposé par le potier de Tunstall Elsmore and Forster en 1859. Ce dessin est devenu la version classique du motif du blé utilisée par au moins 23 fabriques de céramique, sans interruption de 1859 à nos jours. Le motif de blé, et ses variantes sont principalement produits en Angleterre, dans le Staffordshire et en Écosse, mais également au Canada par la St. Johns Stone Chinaware Company. Plusieurs variantes de ce motif classique sont également utilisées, telles que « blé et houblon », « coquelicot et blé », « jacinthe, blé et trèfle », « maïs et avoine » et « blé et rose ». L'ensemble de la production est réalisée sur de la terre cuite fine vitrifiée de type « White Granite », qui, malgré le fait qu'elle soit produite en Angleterre, est alors en fait spécifiquement destinée pour le marché en Amérique du Nord et non pour la vente en territoire anglais.

Le couvercle de soupière est un élément de fermeture s'adaptant à l'ouverture d'un récipient destiné à la préparation et au service des aliments. D'après le contexte de sa découverte, le couvercle et sa soupière associée seraient utilisés par Charles Théodore Pitl (vers 1834-1897) et sa famille. D'origine allemande, Pitl s'installe à Québec au début des années 1860 et loue à la famille Anderson leur imposante demeure de Limoilou, Hedley Lodge, à partir de 1870. Nommé consul d'Allemagne pour la Ville de Québec en 1868, il garde ce titre diplomatique jusqu'à son décès en 1897. En parallèle de ses activités diplomatiques, Charles T. Pitl est marchand à Québec et importe une grande variété de produits, allant des boissons alcoolisées aux jouets d'enfants en passant par des cigares et du verre à vitre. Il réside à Hedley Lodge avec sa femme Marie-Elizabeth Mathilda Lemelin et leurs quatre enfants. Après son décès, ses deux enfants survivants quittent la résidence familiale.

Le couvercle est mis au jour en juin 2018 sur le site archéologique Anderson, situé dans la ville de Québec. Le site doit son nom au grand propriétaire terrien Anthony Anderson, qui y fait construire Hedley Lodge au début du XIXe siècle. Son fils Horatio Smith Anderson y demeure de 1847 jusqu'à sa mort en 1867. Après le décès de Charles Pitl en 1897, la propriété connait plusieurs propriétaires et locataires au cours du XXe siècle, jusqu'à sa démolition vers 1970. Le site est alors converti en stationnement et devient le lieu du chantier-école en archéologie de l'Université Laval de 2017 à 2019.

Le couvercle a été découvert dans une fosse de latrines construite en 1850 par Horatio Anderson. Des fragments de soupière au motif de blé moulé ont également été retrouvés dans la fosse des latrines, et pourraient être associés à ce couvercle-ci. La fosse des latrines est ensuite fermée à la fin du XIXe siècle, alors que la demeure continue d'être occupée jusqu'à sa démolition à la fin des années 1960.

RÉFÉRENCES

ARCHAMBAULT, Rachel, Serena HENDRICKX et Anne LABERGE. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention 2018 des opérations 3 et 4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2019. 224 p.
BLANCHARD, Marine, Olivier GRATTON et Camille THÉRIAULT. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention des sous-opérations 5A, 5B et 6A, 2019. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2021. s.p.
SUSSMAN, Lynne. Le motif du blé : une étude illustrée. Ottawa, Parcs Canada, 1985. 91 p.