Laboratoire d'archéologie du Québec
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Vase. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Vase. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Vase. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Vase. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-950 > Opération 6 > Sous-opération A > Lot 18 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le vase a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un type d'objet rarement retrouvé en contexte archéologique québécois, notamment dans cet état de conservation.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le vase est fabriqué en porcelaine parian entre 1850 et 1870, probablement en Angleterre. Ce vase, qui est moulé et peint à la main, est orné d'un ensemble de lignes verticales bleues et blanches rehaussées de vignes blanches en relief. La paroi extérieure est texturée de petits points enfoncés. Une bande sans décor divise la panse du col. Les bandes blanches ont en leur centre des grappes de raisin, surmontées par des feuilles de vigne et la tige de la grappe. Des vrilles se situent aux côtés de la grappe, sur les bandes bleues du col.

La céramique parian présente un taux de feldspath plus élevé que les autres types de porcelaines, permettant d'atteindre un fini vitrifié se rapprochant de celui du marbre lorsque les objets sont cuits à faible température. La plupart de ces productions ne sont pas colorées, et d'autres présentent des fonds bleus, comme pour ce vase. La céramique parian est créée en 1844 en Angleterre, mais n'est popularisée qu'en 1851 lors de son introduction à la « Crystal Palace Exhibition » de Londres. Le nom de cette porcelaine provient de sa ressemblance avec le marbre de Paros, une île grecque de la mer Égée. Ce type de céramique jouit rapidement d'une grande popularité et est exporté en grandes quantités en Amérique du Nord. Elle est finalement produite par des potiers de l'Ohio, de Trenton, de New York, de Baltimore et du Vermont.

Le vase est un objet domestique décoratif. Les céramiques ornementales en porcelaine parian ornées de bandes et de motifs floraux sont hautement populaires auprès de la classe moyenne pendant près de trente ans. D'après le contexte de sa découverte, ce vase serait utilisé entre 1850 et 1870 par la famille d'Horatio Smith Anderson (1813-1867). Horatio prend possession de la demeure familiale de Hedley Lodge après le décès de son père, Anthony Anderson, en 1847. Il y réside avec sa femme Eliza Hunt Garland et leurs neuf enfants. Il est avocat, codirecteur de l'Union Building Society de Québec, membre de la St. George Society et de la loge maçonnique de Québec. À la suite du décès d'Horatio en 1867, Eliza, alors veuve, demeure à Hedley Lodge brièvement avant de s'installer avec ses enfants dans le quartier Saint-Louis. Le vase serait alors rejeté dans les latrines peu avant leur départ vers 1870 avec un ensemble de plusieurs autres objets domestiques.

Le vase a été mis au jour en 2018 et 2019 sur le site archéologique Anderson, dans le quartier Limoilou de la ville de Québec. Le site doit son nom au grand propriétaire terrien Anthony Anderson, qui y fait construire Hedley Lodge au début du XIXe siècle. Après le décès de son fils Horatio à la fin des années 1860, le site est occupé par Charles Théodore Pitl (vers 1834-1897) et sa famille. À son décès en 1897, ses deux enfants survivants Charles-Georges et Mathilda quittent Hedley Lodge. La propriété connait plusieurs propriétaires et locataires au cours du XXe siècle, jusqu'à sa démolition vers 1970. Le site est alors converti en stationnement et devient le lieu du chantier-école en archéologie de l'Université Laval de 2017 à 2019.

Le vase a été découvert dans une fosse de latrines construite en 1850 par Horatio Anderson, plus précisément dans une couche associée au rejet spontané d'un ensemble d'objets domestiques, probablement relié au départ des Anderson de Hedley Lodge en 1870. En effet, la partie inférieure de la fosse d'aisances semble témoigner d'un dépôt unique d'objets domestiques dont des ensembles assortis de vaisselle, de la verrerie de table, des pots de chambre, etc. La fosse des latrines est ensuite fermée à la fin du XIXe siècle, alors que la demeure continue d'être occupée jusqu'à sa démolition à la fin des années 1960.

RÉFÉRENCES

ARCHAMBAULT, Rachel, Serena HENDRICKX et Anne LABERGE. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention 2018 des opérations 3 et 4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2019. 224 p.
BARRET, Richard Carter. Bennington Pottery and Porcelain: A Guide to Identification. New York, Crown Publishers, 1958. 342 p.
BLANCHARD, Marine, Olivier GRATTON et Camille THÉRIAULT. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention des sous-opérations 5A, 5B et 6A, 2019. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2021. s.p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.