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Pichet. Côté A
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet. Côté B
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet. Côté C
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet. Côté D
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet. Vue de dessus
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet. Détail de la pâte
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEu-3 > Couche stratigraphique B > Numéro de catalogue 254
Contexte(s) archéologique(s)
Manufacture
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
Le pichet a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente un exemple de raté de production céramique provoqué par une mauvaise cuisson. De plus, le pichet est représentatif de la production de la Poterie de Cap-Rouge, en activité au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Le pichet en terre cuite fine jaune est moulé par coulage à la Poterie de Cap-Rouge, à Québec, entre 1873 et 1892. L'argile employée est composée de matières premières importées des États-Unis et d'Europe. Les ingrédients sont réunis selon une recette précise, puis mélangés avec une bonne quantité d'eau. L'argile liquide (barbotine) est coulée dans un moule en plâtre. La pièce est mise à sécher jusqu'à ce qu'elle ait réduit de volume et qu'elle soit à consistance dite « cuir ». Une fois démoulée, la pièce est rachevée et est mise à sécher afin d'enlever l'humidité restante de la pâte. Après une première cuisson, le pichet à l'état de biscuit est inspecté, puis est trempé dans l'émail brun de type « Rockingham ». Une deuxième cuisson en cazette est réalisée. Après le second défournement, le pichet est rejeté avec d'autres objets jugés insatisfaisants.
Les objets possédant un décor en relief comme celui-ci nécessitent l'usage d'un moule élaboré. Il est alors d'usage courant pour une poterie de faire appel à des travailleurs étrangers spécialisés pour effectuer la confection de moules. La poterie engage ainsi ponctuellement le maître-potier américain Philip Pointon (vers 1831-après 1881) et le modeleur William Hancock (1845-1924) de Baltimore. Ce dernier est employé à grands frais à plusieurs reprises au cours de l'été 1873. Il doit produire pour Cap-Rouge divers moules inspirés des prototypes de Charles Coxon (1805–1868) créés pour le potier Edwin Bennett (1818-1908) de Baltimore dans les années 1850. Selon les sources écrites, Hancock semble façonner en 1873 des moules de deux formats aux motifs de hérons comme ce pichet. Ce mouvement des travailleurs à travers les États-Unis et le Canada explique les grandes similarités des objets en terre cuite fine d'une manufacture à l'autre. Il arrive même parfois que les moules et prototypes soient vendus à une autre manufacture après une faillite ou une fermeture.
Le pichet est un récipient utilisé pour transvaser et servir des liquides. Il a été mis au jour sur le site de la Poterie de Cap-Rouge, à Québec. La fabrique est fondée à l'été 1860 par les hommes d'affaires de Québec, Jean Henry Howison (vers 1833-après 1862), John Pye (1815-1884) et Zéphirin Chartré (1812-après 1872). Ils font construire près de l'embouchure de la rivière du Cap-Rouge, une manufacture répartie sur deux étages. L'objectif est d'y confectionner de la vaisselle et des objets usuels en céramique de type terre cuite fine jaune à glaçure incolore au plomb « Yelloware » ou à glaçure brune à base de manganèse de type « Rockingham ». La fabrique est d'abord munie de deux fours en brique, puis un troisième est ajouté plus tard. Ces fours en brique en forme de bouteille sont à tirage ascendant, similaires aux fours utilisés dans les manufactures de céramique du Staffordshire, en Angleterre. Des machines à vapeur sont mises en place afin d'aider à la production. Les premières céramiques produites sont mises aux enchères au printemps 1862 à Québec où près d'une centaine de paniers de céramique sont offerts à la vente au public. Malgré des débuts prometteurs, la société est en difficulté et les propriétaires et la manufacture de Cap-Rouge sont saisis en novembre 1862. À partir de cette date, l'entreprise passe aux mains de plusieurs propriétaires. Les années 1870 seraient les plus prolifiques. Au cours de son activité, la manufacture produit par tournage, calibrage ou moulage une variété de contenants. Les objets produits sont fréquemment décorés à l'engobe ou possèdent un décor moulé. Les productions sont expédiées un peu partout au Québec (Montréal, Québec, Percé, Sorel, Trois-Rivières, Sherbrooke, Arthabaska, Saint-Hyacinthe, etc. ). La manufacture exporte également ses objets en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique. La date exacte de sa fermeture est encore incertaine, mais la fabrique est démolie officiellement en 1892.
Les objets possédant un décor en relief comme celui-ci nécessitent l'usage d'un moule élaboré. Il est alors d'usage courant pour une poterie de faire appel à des travailleurs étrangers spécialisés pour effectuer la confection de moules. La poterie engage ainsi ponctuellement le maître-potier américain Philip Pointon (vers 1831-après 1881) et le modeleur William Hancock (1845-1924) de Baltimore. Ce dernier est employé à grands frais à plusieurs reprises au cours de l'été 1873. Il doit produire pour Cap-Rouge divers moules inspirés des prototypes de Charles Coxon (1805–1868) créés pour le potier Edwin Bennett (1818-1908) de Baltimore dans les années 1850. Selon les sources écrites, Hancock semble façonner en 1873 des moules de deux formats aux motifs de hérons comme ce pichet. Ce mouvement des travailleurs à travers les États-Unis et le Canada explique les grandes similarités des objets en terre cuite fine d'une manufacture à l'autre. Il arrive même parfois que les moules et prototypes soient vendus à une autre manufacture après une faillite ou une fermeture.
Le pichet est un récipient utilisé pour transvaser et servir des liquides. Il a été mis au jour sur le site de la Poterie de Cap-Rouge, à Québec. La fabrique est fondée à l'été 1860 par les hommes d'affaires de Québec, Jean Henry Howison (vers 1833-après 1862), John Pye (1815-1884) et Zéphirin Chartré (1812-après 1872). Ils font construire près de l'embouchure de la rivière du Cap-Rouge, une manufacture répartie sur deux étages. L'objectif est d'y confectionner de la vaisselle et des objets usuels en céramique de type terre cuite fine jaune à glaçure incolore au plomb « Yelloware » ou à glaçure brune à base de manganèse de type « Rockingham ». La fabrique est d'abord munie de deux fours en brique, puis un troisième est ajouté plus tard. Ces fours en brique en forme de bouteille sont à tirage ascendant, similaires aux fours utilisés dans les manufactures de céramique du Staffordshire, en Angleterre. Des machines à vapeur sont mises en place afin d'aider à la production. Les premières céramiques produites sont mises aux enchères au printemps 1862 à Québec où près d'une centaine de paniers de céramique sont offerts à la vente au public. Malgré des débuts prometteurs, la société est en difficulté et les propriétaires et la manufacture de Cap-Rouge sont saisis en novembre 1862. À partir de cette date, l'entreprise passe aux mains de plusieurs propriétaires. Les années 1870 seraient les plus prolifiques. Au cours de son activité, la manufacture produit par tournage, calibrage ou moulage une variété de contenants. Les objets produits sont fréquemment décorés à l'engobe ou possèdent un décor moulé. Les productions sont expédiées un peu partout au Québec (Montréal, Québec, Percé, Sorel, Trois-Rivières, Sherbrooke, Arthabaska, Saint-Hyacinthe, etc. ). La manufacture exporte également ses objets en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique. La date exacte de sa fermeture est encore incertaine, mais la fabrique est démolie officiellement en 1892.
RÉFÉRENCES
BEAUDRY DION, Jacqueline et Jean-Pierre DION. Philip Pointon (1831-1881) Maître-potier à Baraboo, Cap-Rouge, Trenton, Baltimore, Saint-Jean. Saint-Lambert, 2013. 128 p.
BELLEAU, Mimi L. Technologie des matériaux céramiques. (Québec), Claude Belleau Éditeur, 2017. s.p.
BLONDEL, Nicole. Céramique : vocabulaire technique. Paris, Éditions du patrimoine, 2014. 432 p.
COPELAND, Robert. Manufacturing Processes of Tableware during the Eighteenth and Nineteenth Centuries. Royaume-Uni, The Northern Ceramic Society, 2009. 186 p.
CÔTÉ, Alain et Carl LAVOIE. La Poterie de Cap-Rouge, 1860-1892. Cap-Rouge, La Société historique du Cap-Rouge, 1991. 64 p.
Ethnoscop inc. Patrimoine archéologique des poteries, briqueteries, tuileries et fabriques de pipes au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au Répertoire canadien des lieux patrimoniaux, volet archéologique. Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2009. 52 p.
LITH, Jean-Paul van. Céramique : dictionnaire encyclopédique. Paris, Éditions de l'Amateur, 2000. 452 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 236049
Pichet
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Contenant
Pot à bec verseur
Raté de production
Rejet de production
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEu-3-B254
Autres numéros
Numéro précédent : CeEu3B254
Fonctions / usages
Le pichet est un récipient lié à l'alimentation utilisé pour transvaser et servir des liquides.
Matériaux
Céramique - terre cuite fine (Jaune glaçure brune)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments > Service et consommation des boissons
Outils et équipement pour les matériaux > Travail du verre, du plastique, de l'argile, de la cire > Travail de l'argile
Lieu(x) de production
Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Cap-Rouge
Dimensions
Diamètre intérieur, Ouverture (Mesurée / intégral) : 13,4 cm
Hauteur, Anse (Mesurée / intégral) : 16,3 cm
Hauteur (Mesurée / subsistant) : 18,6 cm
Largeur, Anneau (Mesurée / intégral) : 2,9 cm
Largeur (Mesurée / subsistant) : 16,5 cm
Longueur (Mesurée / subsistant) : 22,3 cm
Technique(s) de fabrication :
Moulé
Cuit
Glaçure par immersion
Motif décoratif
Animal
Feuillage
Paysage
Végétal
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Québec moderne (1867 à 1960)
Dates
Production : après 1873 - avant 1892
Altérations
Cassure
(Cause inconnue)
: L'objet est fragmenté et incomplet
DESCRIPTION+
Description
Le pichet est un récipient lié à l'alimentation datant du dernier quart du XIXe siècle dont le processus de fabrication est demeuré à l'étape préliminaire. Incomplet, le pichet en terre cuite fine jaune à glaçure brune de type « Rockingham » est en forme de balustre ou plutôt ovoïde à rebord évasé. Il est composé de trois fragments. Le pichet possède un bec verseur haut et large ainsi qu'une anse verticale. La surface extérieure présente un décor animalier et végétal moulé en relief. L'objet altéré lors de la cuisson mesure 22 cm de longueur, 13 cm de largeur et 12,2 cm de hauteur. Le pichet est orné de hérons, de glands de chêne et de hautes plantes aquatiques sur la surface extérieure de la panse, d'un motif de tête de bélier sur le bec verseur et d'un motif en relief de branche d'arbre avec serpent sur l'anse.
Type de fabrication
Semi-industriel
Intégrité
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
3
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale