Montréal

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La fiole d'essence de peppermint a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la variété des bouteilles pharmaceutiques offertes sur le marché au cours du XIXe siècle. Également, cette bouteille illustre, par sa fabrication au moule en deux parties, les avancées technologiques effectuées en matière de fabrication des contenants en verre au XIXe siècle.

La fiole d'essence de peppermint en verre incolore serait soufflée au moule en deux parties entre 1820 et 1844, probablement aux États-Unis. La trace de pontil sous sa base suggère que la fiole est tenue sur une canne pendant la finition du col et de la lèvre. Les inscriptions moulées en relief sur le corps de ce récipient à usage pharmaceutique identifient son contenu, de l'essence de peppermint (menthe poivrée).

C'est en 1762 que le brevet pour l'essence de peppermint est accordé à John Juniper (1722-1798). Ce dernier est un chimiste et apothicaire faisant partie de la paroisse St Ann Soho dans la ville de Westminster. Juniper vante alors les vertus de son produit, comme étant le remède parfait contre les coliques, les vomissements, les nausées et les flatulences. Il vend cette essence dans sa boutique, ainsi que par l'entremise de revendeurs autorisés. Ses directives d'utilisation, ou posologies, sont publiées en anglais et en français. C'est quelque part entre 1767 et 1790 que les inscriptions « By the Kings patent Essence of Peppermint » font leur apparition sur les fioles de Juniper. Elles demeurent ainsi sur toutes les fioles fabriquées, et ce, jusqu'au début du XXe siècle. Vers la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, l'essence de peppermint est produite et vendue des deux côtés de l'Atlantique. Vers 1768, des publicités pour les fioles d'essence de peppermint apparaissent dans le « Quebec Gazette ». John Juniper décède à Nottingham en 1798 à l'âge de 76 ans. Depuis sa production en Amérique du Nord, l'appartenance à son fabricant (Juniper) semble s'être perdue, car « Juniper » ne figure plus dans le nom du produit. Cependant, le nom est encore mentionné dans les publicités londoniennes. Il est clair que, à cette époque, le brevet pour l'essence est expiré et que sa formule devient dès lors une propriété publique.

La fiole d'essence de peppermint est mise au jour en 2017 sur le site archéologique de la Place-D'Youville, dans l'arrondissement de Ville-Marie, à Montréal.